La guerre invisible mene par la France contre Aqmi est devenue depuis quelques jours indicible. Le prsident Franois Hollande, son gouvernement et l'arme franaise restent plus silencieux que jamais depuis l'annonce de la mort probable d'Abdelahmid Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar, les chefs des deux principaux groupes djihadistes du Sahara. Dans une interview La Dpche du Midi paratre ce lundi, le ministre de la Dfense, Jean-Yves Le Drian, appelle la prudence, estimant ne pas tre en mesure de confirmer matriellement ce stade la mort des deux hommes. Le ministre de la Dfense ne parle pas au conditionnel, se justifie-t-il. Une rumeur rpte l'envi ne fait pas une information.
Depuis, le prsident tchadien, Idriss Dby, a prcis que le chef de la branche sahlienne d'al-Qaida avait t tu par ses troupes dans des combats dans le nord du Mali. Et l'tat-major de l'arme tchadienne a annonc samedi avoir mis hors d'tat de nuire Mokhtar Belmokhtar et dtruit sa base dans le massif des Iforas. De son ct, le site mauritanien Sahara Media, connu pour ses relais auprs d'al-Qaida, a confirm la mort d'Abou Zeid dans des accrochages froces qui ont suivi le pige tendu par les forces spciales tchadiennes. En se plaant en retrait, Paris est, pour des raisons comprhensibles, d'une extrme prudence. La France semble vouloir rpondre deux impratifs. Le premier est de ne pas mettre un peu plus en danger la vie des otages. Inutile d'attiser publiquement le dsir de vengeance des geliers des sept Franais. Le second est de garder une porte de sortie ouverte pour la ngociation avec les ravisseurs aprs la disparition des responsables des enlvements.
En revendiquant haut et fort leur part dans l'opration franaise, les Tchadiens sortent aussi de la vision rductrice d'un simple affrontement entre une puissance occidentale, la France, et des partisans du djihad. L'implication tchadienne tend montrer aux yeux de l'opinion publique internationale qu'il s'agit aussi d'une affaire africaine, puisqu'au Mali des musulmans combattent d'autres musulmans qui brandissent le drapeau du prophte. Le risque est que le silence et l'ambigut soient perus en France et l'tranger comme une forme de censure.
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