«Le but est d'avoir une mesure directe qu'on puisse comparer avec les inventaires qui sont aujourd'hui basés sur des méthodes de calcul», a expliqué ce jeudi Christèle Donadini, en charge de l'innovation chez Astrium Services.
Le projet «CarboCountCity», dirigé notamment par le Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement et d'un montant de 4 M€, est «l'un des tout premiers exemples de mesures de GES à l'échelle d'une ville», met en avant Astrium, qui le mènera en parallèle à Rotterdam (Pays-Bas). Un autre projet, similaire, sera également déployé à Los Angeles, aux Etats-Unis.
Des capteurs installés dans quelques semaines
Concentrations de dioxyde de carbone (CO2), monoxyde de carbone (CO) et méthane (CH4) seront mesurées, durant trois ans, par six capteurs qui doivent être installés dans quelques semaines autour de Paris. Il s'agit de «boites de la taille d'un boitier d'ordinateur avec une cuve, dans laquelle les gaz passent, et un laser, qui permet de mesurer leur concentration», explique Christèle Donadini. Les données sont ensuite intégrées à des modèles qui prennent en compte les mouvements des vents.
Des relevés par avion et satellites
En parallèle, pour mesurer les gaz en altitude, un capteur sera installé à bord d'un avion qui circulera autour de la ville durant une à deux heures, trois fois par an. Le tout sera complété par des mesures satellitaires.
Une première carte fin 2013
Des «cartes de flux» seront alors transmises à la mairie de Paris, une première étant attendue à la fin de l'année. Elles donneront les sources géographiques des émissions de GES» avec une résolution de l'ordre du kilomètre, ainsi que les puits de carbone comme les parcs.
Le premier démonstrateur de mesure de GES à l'échelle d'une ville a été testé par Astrium Services durant les jeux Olympiques de Londres à l'été 2012.
Les bâtiments et les transports émettent 80% des gaz à effet de serre
La ville de Paris veut réduire ses émissions de GES de 75% d'ici 2050 par rapport à 2004. Trois secteurs émettent 80% du bilan global, selon une étude parue fin 2012 : l'énergie avec des bâtiments qui consomment annuellement près de 34 000 GWh, le transport des personnes (1,75 millions de tonnes de carbone par an) et de marchandises (30 millions de tonnes).
Les GES contribuent au réchauffement climatique. Lorsque les rayons du soleil traversent l'atmosphère, ils arrivent sur le sol et leur énergie se transforme en chaleur. Cette chaleur «rebondit», des rayons infrarouges étant émis par la terre. Mais les gaz à effet de serre forment une enveloppe autour de la terre qui bloque ces rayons infrarouges. Leur énergie thermique est retenue prisonnière à la surface du globe et l'atmosphère se réchauffe.
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