jeudi 7 février 2013

VIDEO. Salle de shoot à Paris : Collard (FN) propose des «salles de ... - Le Parisien

Le feu vert donné par , mardi, pour tenter l'expérience d'une salle de consommation de drogue à Paris, une première en France, satisfait les associations accompagnant les usagers de drogue. La Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) a été chargée de la mise en place de cette expérimentation, avec le ministère de la Santé, sans préciser quand et où dans cette salle serait mise en place.

Tandis que déjà le projet «inquiète» les riverains des quartiers où se concentrent les trafics, la classe politique s'est emparée de ce nouveau sujet de société polémique. Dès mardi, l'UMP accusait les socialistes de «jouer aux apprentis sorciers» et d'encourager «la consommation de drogue».

Ce mercredi matin, interrogé par Canal+ sur cette expérimentation, le député Gilbert Collard, élu sous les couleurs du Front national, a ironisé sur la création de «salles de viol, de crime, de vol». «On n'a qu'à répertorier tous les actes de délinquance auxquels on n'arrive pas à trouver de solution et puis on fait des salles de viol, des salles de crime, des salles de vol», a déclaré l'élu du Gard. «Comme ça, on saura où il faut mettre les viols, les vols et les crimes».

Pécresse dénonce un «empoisonnement assisté»

De son côté, sur LCI, l'ex-ministre UMP Valérie Pécresse, dit voir dans ces sales de shoot «l'empoisonnement assisté». «Et ça me choque, a ajouté l'élue des Yvelines, parce que j'ai le sentiment de non assistance à personne en danger. Une personne qui souffre d'une addiction très forte, on doit la protéger contre son addiction et non l'encourager dans son addiction. La solution, c'est vraiment la lutte contre la toxicomanie.»

«Sortir les toxicomanes de la drogue, ce n'est pas les accompagner dans la drogue», a pour sa part grondé le député UMP de Paris, Philippe Goujon, lors de la séance des questions au gouvernement. «C'est pourtant ce que vous avez décidé hier», a lancé l'élu à l'adresse du gouvernement. Or, selon lui, «le seul objectif médical, c'est le sevrage». «Vous prenez le risque d'aggraver la toxicomanie», a tonné Philippe Goujon, évoquant un «premier pas vers la légalisation». «Vous apprêtez-vous à dépénaliser l'usage de la drogue?»

Touraine évoque «une politique de dignité»

«Vous faites le choix de l'idéologie, nous faisons le choix de la santé publique», a répliqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, rappelant dans l'hémicycle qu'«il s'agit là de procéder à une expérimentation qui sera suivie d'une évaluation». «Il ne s'agit pas de banaliser l'usage de la drogue», a-t-elle bien spécifié. «Le gouvernement fait le choix d'une politique de dignité, d'une politique de santé publique et de sécurité», a-t-elle martelé.

Plus tôt dans la journée, la ministre, qui avait annoncé à l'automne son intention de lancer cette expérimentation, a estimé qu'il fallait apporter «des réponses sans tabou» au problème de la toxicomanie, «plutôt que de se voiler la face». Interrogée sur France Inter, elle a souligné que les toxicomanes étaient des «malades» et qu'il fallait faire en sorte «de les accompagner et leur permettre de se soigner», tout en garantissant «la sécurité dans les quartiers». «Je ne trouve pas que ce soit très positif que des enfants qui jouent dans un bac à sable trouvent des seringues parce que des toxicos y sont allés» a-t-elle commenté, avant de saluer la volonté de la mairie de Paris de s'engager dans un programme d'expérimentation de salle de shoot qui est à la fois «un programme de sécurité pour le voisinage et de santé publique».

VIDEO. Salles de shoot : pour Marisol Touraine, il faut apporter des réponses


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