Pour les responsables du projet, tout va bien. La circulation n'a pas pris une ride, pas une anicroche ni un embouteillage. Les automobilistes parisiens peuvent se réjouir, la quatrième voie ouverte sur le quai Anatole-France compense la perte de la voie express. Julien Bargeton, le chargé des déplacements, des transports et de l'espace public à la mairie de Paris, affirme qu'après une semaine les difficultés annoncées n'ont pas été constatées. Pour l'adjoint au maire, "les Parisiens s'adapteront à cette nouvelle modification de leur espace public, comme ils se sont adaptés aux précédentes". Les Parisiens, "qui ne sont plus qu'une minorité à posséder un véhicule, ont envie de se déplacer d'une façon différente".
Six minutes de trajet en plus
Le délégué général de 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, n'a pas du tout la "même vision sur le sujet". De nombreux automobilistes lui auraient déjà rapporté la dégradation du trafic et la multiplication des bouchons aux heures de pointe. De nombreuses minutes perdues qui s'ajoutent à celles qui résultent de la signalisation. En effet, même en cas d'absence de dégradation du trafic, les automobilistes qui longent le fleuve mettront tout de même environ 6 minutes de plus à parcourir cet axe. L'estimation est réalisée par la mairie de Paris qui tient compte seulement des feux de circulation absents sur la voie express.
Autre opposant au projet, le Medef a déposé un recours pour arrêter le réaménagement des berges. Accompagnée par la Fédération française du bâtiment Grand Paris et la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, l'organisation patronale demande l'annulation des délibérations prises par le Conseil de Paris et une nouvelle expérimentation du projet sur 6 mois. Jérôme Dubus, délégué général du Medef Ile-de-France, redoute les conséquences pour les entreprises : "Je ne sais pas où M. Bargeton est allé se promener, mais sûrement pas dans les lieux concernés", déclare-t-il, "la rue de Rivoli est totalement embouteillée à partir de 7 heures du matin et même chose sur le périphérique à partir de 14 heures. Il y a bien eu des transferts de circulation."
La première audience du recours aura lieu jeudi. En cas d'invalidation du projet par le tribunal administratif de Paris, la mairie devra respecter la clause de réversibilité et rendre la voie express aux automobilistes.
REGARDEZ - Entretiens avec les responsables de la fermeture des voies sur berges.
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