dimanche 10 février 2013

Sécurité : Valls revient au chevet de Marseille - Le Figaro

Si je viens rgulirement Marseille, c'est pour suivre cette priorit que je me suis fix: assurer la tranquillit laquelle les Marseillais aspirent, a comment hier Manuel Valls, le ministre de l'Intrieur, en inaugurant avec le snateur maire Jean-Claude Gaudin le nouveau centre de supervision de la vidosurveillance mis en place par la ville (voir ci-contre). Car si Valls se dit convaincu que Marseille va relever le dfi de la scurit, il reconnat que tout ne se fera pas en un jour.

Depuis le comit interministriel consacr la ville en septembre et le coup de tonnerre de l'affaire des policiers ripoux de la BAC nord, dissoute depuis, un nouveau prfet de police, un nouveau directeur dpartemental de la scurit publique et plusieurs autres responsables ont t nomms. 229 policiers et gendarmes sont venus renforcer les effectifs. Deux zones de scurit prioritaires (ZSP), la marque de fabrique de Valls, ont t cres, une dans le nord de la ville et une au sud. Elles concentrent une quarantaine de cits difficiles.

Le sentiment d'inscurit est toujours prsent

On ne va pas faire de Marseille Monaco mais, en quelques mois, les choses ont commenc changer, souligne Pierre-Marie Bourniquel, directeur dpartemental de la scurit publique. Regardez, il n'a fallu que cinq minutes pour qu'une quipe de la BAC arrive sur place samedi dernier lors de l'attaque du TGV et, dix minutes aprs, une quarantaine de policiers tait l. Dix interpellations ont t ralises et on vient de prsenter trois personnes au juge.

De fait, la mobilisation des services a permis lors des douze derniers mois d'accrotre de 30% les actions d'initiative et de 40% les interpellations. La section de recherche de la gendarmerie a de son ct multipli les oprations et saisi 2,15millions d'euros d'avoirs criminels en un an. Une russite, mme si le sentiment d'inscurit est toujours prsent.

On ne voit pas vraiment la diffrence sur le terrain, lche ainsi Grard Marletti, prsident des CIQ du XVe arrondissement. Il faudrait encore 300 policiers de plus, revendique David-Oliver Reverdi, d'Alliance. Marseille est deux fois plus tendu que Paris, qui compte 5 6fois plus de forces de l'ordre.

Mes proccupations sont d'assurer une plus forte prsence de la police sur la voie publique, se rapprocher de la population et tre plus efficace grce une mise en synergie de tous les services, explique Bourniquel. Il a rorganis les services pour mettre plus de policiers sur le terrain. Il a cr cinq brigades de scurit du territoire, des brigades VTT pour le centre-ville, des groupes de voies publiques chargs de lutter contre les vols avec violence, deux groupes stups (un 3e va tre cr) pour les trafics dans les cits, le service stups se concentrant sur les grosses affaires. Les trois BAC ont t fusionns et recentres sur les flagrants dlits. Les structures de commandement ont en outre t renforces par un deuxime adjoint de faon ce que l'encadrement soit galement sur le terrain.

Les dlinquants s'adaptent

Grande nouveaut: des oprations lourdes de reconqute du territoire sont organises dans les cits sensibles. Les services de l'tat, des collectivits et mme des bailleurs sociaux y participent. Aprs les cits Flix Pyat et Solidarit, c'est au tour de Bassens et La Paternelle d'tre investies pour un mois. Depuis le dbut de ces oprations, 400 interpellations ont t ralises. La semaine dernire, un dealer a t interpell avec 500euros et douze barrettes de shit sur lui. Il a t condamn douze mois de prison. La police judiciaire, de son ct, a saisi 130kg de haschich et 130.000euros en deux oprations dans des cits.

Le problme, reconnat Bourniquel, c'est que les dlinquants s'adaptent: les vols l'arrach ont diminu mais les cambriolages violents contre des personnes ges domicile font leur apparition.Nous nous attaquerons la dlinquance, ancre ou itinrante, partout o elle se trouve, a affirm vendredi Manuel Valls, et modifierons autant que ncessaire nos stratgies de reconqute du territoire.


1000 camras dans deux ans

Les images sur les crans du nouveau centre de supervision des camras de vidosurveillance de Marseille sont trs nettes: on y voit clairement trois jeunes, capuches sur la tte, en train de poser un collet marseillais sur un distributeur de billets. Cela leur permet de rcuprer des codes puis de se fournir en billets, gratuitement. L'oprateur, devant son cran du PC, les repre ds le dbut et les suit pendant un long moment grce aux camras successives qu'il peut visionner et, cela, jusque chez l'un d'eux. Averti par l'oprateur, la police intervient alors et les arrte.

Marseille continue dployer son plan d'quipement en camras de surveillance et inaugurait hier, en prsence du ministre de l'Intrieur, son nouveau centre de supervision. Police municipale et nationale y surveillent en collaboration les rues et lancent des interpellations. Nous faisons un grand pas de plus dans la lutte contre la dlinquance, s'est flicit Jean-Claude Gaudin. La ville s'est en effet fix comme objectif d'installer 1000 camras d'ici 2014. 200 sont dj en place dans l'hypercentre, 255 le seront en mars et 450 en septembre, a promis le maire.

Aprs le centre de supervision qui a cot 9millions subventionns pour 3,7millions par l'tat, la ville investira 15millions supplmentaires pour parvenir au millier. L'tat accompagnera la mise en place de nouvelles camras, avec une participation de 50% dans les ZSP, a promis Valls, qui a par ailleurs cit l'objectif d'une centaine de ZSP en France. Il ne faut pas avoir peur de la vidoprotection, a insist le ministre, les bnfices en matire de scurit sont incontestables.

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