Un acte prémédité, selon le procureur
Parallèlement, une information judiciaire devrait être ouverte pour vol en réunion, dégradation volontaire d'un bien d'utilité publique en réunion, entrave à la circulation ferroviaire et participation à un attroupement en vue de commettre une dégradation. La justice doit désormais déterminer si l'arrêt du convoi était d'un acte prémédité ou non. Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest estime que oui : selon lui, les 30 à 40 jeunes qui tournaient le clip voulaient stopper le TGV pour «danser autour du train».
A ses yeux, il n'y avait pas d'«intention avérée de vol», mais il a tout de même précisé que «des fumigènes ont été dérobés» peu avant le blocage et disposés sur les rails, ce qui constitue «des faits organisés, commis en réunion». Ce sont ces torches qui ont amené le conducteur de TGV à s'arrêter.
Les auteurs du clips «dépassés» par les événements
Le procureur a déclaré que sa priorité était de trouver les «instigateurs» du bloquage, mais les suspects, eux, assurent qu'il s'agissait d'un «mouvement spontané». «On a été dépassés» par les événements, a raconté lundi Zam, producteur et responsable de l'association marseillaise Soli Muzik, qui participait au tournage d'un clip de sept artistes, dont le rappeur MOH.
«Nous, on était montés dans la cité (Air-Bel, dans le 11e arrondissement, ndlr) avec l'artiste MOH, il devait faire un clip. Et il y avait beaucoup de monde. (...) Il y a quelques individus qui ont créé un truc auquel on ne s'attendait pas. On n'a pas demandé à qui que ce soit d'arrêter le TGV ou de faire quoi que ce soit d'interdit au niveau de la SNCF», a insisté le producteur, estimant cependant que «chacun va devoir assumer ses actes». «Tout le monde a essayé de calmer, tous les gens qui sont responsables disaient +oh les petits, c'est pas comme ça+. Mais quand il y a un effet de masse, il y en a certains qui se sentent plus forts, plus grands, pourtant c'était des enfants», a-t-il ajouté.
Pour Jean-Paul Bonnetain, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, ces jeunes, dont la plupart étaient déjà connus des services de police, souffrent de «l'absence de repères, de perception des conséquences» de leurs actes. Mais on ne peut «impunément perturber le trafic ferroviaire», a-t-il rajouté.
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