Un pays merveilleux, mais pas toujours féerique. Vendredi dernier, Jérôme, un employé au service horticulture du parc Disneyland Paris (Marne-la-vallée) a tenté de s'immoler après avoir reçu une convocation de ses employeurs à un entretien, rapporte Le Parisien. La direction lui reprochait de ne pas avoir respecté certaines consignes de sécurité et le convoquait pour un rappel à l'ordre. "Habilité à manipuler des liquides phytosanitaires dans le cadre de son travail, il en aurait donné à un collègue qui, lui, n'est pas autorisé à utiliser ces produits chimiques", relate le quotidien.

"Il a vidé un baril d'essence au-dessus de sa tête et s'est saisi d'un briquet pour mettre le feu… Mais un collègue s'est jeté sur lui au dernier moment, l'empêchant de commettre l'irréparable", résume Patrick Maldidier, délégué syndical Unsa, organisme dont Jérôme est adhérent. Une enquête interne a été lancée après l'organisation mardi, d'une réunion extraordinaire du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). "Nous avons exercé notre droit d'alerte et déclenché une enquête interne pour comprendre les raisons de ce geste", ajoute Laurent Durazer, représentant Unsa. Mais le syndicat pourrait ne pas vouloir en rester là et envisage de porter plainte contre EuroDisney pour "harcèlement".

Disneyland Paris déjà condamné pour harcèlement moral et sexuel

De son côté, la direction de Disneyland Paris s'est dite "attristée par le geste du salarié". Elle a également indiqué au Parisien que l'employé a été "pris en charge par les premiers secours basés sur le site" et a assuré suivre "de près la situation du salarié pour s'assurer qu'il va bien, ainsi que celle de son entourage et de ses collègues". Contactée par metronews, la direction assure qu'aucune menace de licenciement ne pesait sur Jérôme et confirme que l'employé était convoqué à un "rappel à l'ordre". "Une enquête a été ouverte par les autorités, nous ne commenterons rien. Nous prenons des nouvelles de l'employé mais nous tenons à préserver son intimité", précise la direction.

L'entreprise déjà accusée et condamnée pour "harcèlement", tient en effet à protéger son image. En 2006, un cascadeur du Parc, Gérard Ravenet avait été victime du harcèlement moral et sexuel de sa supérieure hiérarchique. La Cour d'appel de Paris en 2010 avait condamné le parc d'attractions à verser 15.000 euros de dommages et intérêts, ce que la Cour de cassation avait confirmé.