vendredi 25 octobre 2013

Rixe mortelle Gare de Lyon: Quatre ans de prison pour l'auteur du ... - 20minutes.fr

JUSTICE - La cour d'assises de Paris n'a pas retenu la légitime défense invoquée par l'accusé...

Un jeune homme de 25 ans a été condamné jeudi soir à cinq ans de prison dont un avec sursis pour avoir tué d'un coup de couteau un lycéen de 17 ans lors d'une rixe en 2009 aux abords de la gare de Lyon à Paris.

La cour d'assises de Paris n'a donc par retenu la légitime défense invoquée par l'accusé, renvoyé pour meurtre et tentatives sur les deux autres jeunes qui avaient été blessés, mais a requalifié les faits en écartant l'intention homicide.

L'accusé, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire après avoir passé un an en détention provisoire, devait retourner en prison dans la nuit. Il est resté figé à l'énoncé du verdict de la cour, qui l'a déclaré coupable de coups mortels et violences volontaires avec arme. L'avocate générale Maryvonne Caillibotte, qui avait requis cette requalification, avait demandé une peine de 10 ans de réclusion criminelle.«Je ne peux pas démontrer que la mort était le but poursuivi» par l'accusé, a dit la magistrate. «Il n'est pas question qu'on considère que c'est une mort qui est due au hasard», a-t-elle ajouté.

Rencontre fortuite

Le jeune qui a perdu la vie, Mahmadou, avait été atteint d'un coup de couteau en plein cœur le 14 avril 2009 au petit matin, aux abords de la gare de Lyon à Paris, à l'issue d'une rixe déclenchée par une broutille: des moqueries après la chute d'un des copains de l'accusé, originaire d'Athis-Mons (Essonne) devant un groupe de plusieurs dizaines de jeunes gens originaires d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Leur rencontre était fortuite, tous attendaient un bus de nuit pour rentrer chez eux.,

L'avocate générale s'est dite «frappée de voir combien la description» faite par la mère de la victime et celle de l'accusé est «la même», chacun est décrit comme «un garçon bien». La «tragédie» de ce dossier s'est jouée entre ceux qui étaient les moins bagarreurs.

L'accusé armé et fluet, la victime à mains nues mais à la carrure imposante: tout en prenant compte du rapport de force déséquilibré, la magistrate a conclu que le geste de l'accusé, qui est resté regard baissé et mâchoires serrées pendant le réquisitoire, était «disproportionné» par rapport à la situation.

«J'ai pas réfléchi»

Le jeune homme prénommé Kamel, a affirmé avoir fait de grands gestes circulaires pour se dégager, alors qu'il était terrifié et acculé. Si la victime est décrite comme ayant essayé de s'interposer et de calmer les choses, l'accusé ne l'avait pas perçu ainsi. Pour lui, il le retenait par le bras et ses propos étaient menaçants.

«C'est un tabassage en règle», qu'ont subi Kamel et ses copains, a plaidé son avocat, Me Frank Natali, «il va réussir à s'enfuir le visage en sang», le nez cassé, mais «va être rattrapé et essaie de se défendre».

Dès le début du procès, a fait valoir l'avocat, «ses premiers mots n'ont pas été pour sa défense», mais pour exprimer sa «détresse, sa douleur, sa peine pour ce jeune homme» et sa famille. Prenant la parole une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer, l'accusé, a déclaré qu'il n'avait «pas voulu sortir cette arme» ni «l'utiliser», mais «simplement (se) dégager de là». «J'ai pris le risque, j'ai pas réfléchi à ce moment là», a-t-il ajouté, avant d'exprimer une nouvelle fois ses regrets.

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