MARSEILLE - Lui parle de maladresse. Mais les adversaires de Patrick Mennucci dénoncent une déclaration raciste. Cinq jours après sa victoire à la primaire socialiste, le député socialiste des Bouches-du-Rhône était de retour ce vendredi matin au siège de Marseille Provence Métropole pour un conseil communautaire, comme il s'en déroule régulièrement.
Mais cette réunion, présidée par Eugène Caselli (désormais soutien du candidat socialiste à la mairie), a été très rapidement suspendue en raison d'un dérapage de Patrick Mennucci, relaté par La Provence. Tout est parti d'une déclaration de Bruno Gilles (sénateur UMP maire des 4e et 5e arrondissement): "Je vais plutôt crier Samia, Samia", a lancé l'élu d'opposition en réponse à une boutade de son adversaire. Cette phrase n'a pas du tout plus au Socialiste qui a rétorqué la phrase suivante: "Ça sera bien la première fois que tu seras gentil avec une arabe."
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La bronca n'a pas tardé dans la salle du conseil où le groupe UMP a critiqué ses propos, obligeant le président de séance à mettre fin à la réunion. En colère, Samia Ghali a quitté l'hémicycle alors que Patrick Mennucci a tenté de se justifier. "C'est une phrase inappropriée parce qu'elle qualifie la personne de Samia Ghali selon son origine", a-t-il déclaré, mettant ses mots sur le compte de la fatigue. Sur son compte Twitter, il a apporté une autre justification.
Pour moi le mot Arabe n'est pas péjoratif,je l'utilise régulièrement pour expliquer la diversité de la communauté des marseillais.
— PatrickMennucci (@patrickmennucci) October 25, 2013
C'est parceque la droite marseillaise utilise le mot Arabe comme une insulte qu'elle crée cette polémique.
— PatrickMennucci (@patrickmennucci) October 25, 2013
Trop tard, le mal est fait et déjà la droite estime que "jamais un tel personnage ne pourra être maire de Marseille". Le sénateur Bruno Gilles a même demandé la démission de Patrick Mennucci et appelé une prise de parole des dirigeants socialistes. Quant au maire UMP sortant, Jean-Claude Gaudin, il n'a lui non plus pas tardé à réagir, espérant tirer profit de cette déclaration.
Il est infiniment choquant de voir le candidat PS tenir des propos racistes dans une assemblée d'élus.
— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) October 25, 2013
La fonction d'un maire est de rassembler tous les marseillais. Pas de les insulter ni de les diviser.
— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) October 25, 2013
Quelques heures après l'échange entre élus marseillais, la ministre Marie-Arlette Carlotti, éliminée au premier tour de la primaire socialiste de Marseille, a évoqué des débats "vifs et passionnés", déplorant le fait que "l'outrance et la caricature" y "décrédibilisent la parole politique". "J'appelle donc les élus et les futurs candidats à des gestes et des discours d'apaisement et de responsabilité. Le débat légitime de la campagne municipale a une limite : le souci de réconciliation des Marseillais", écrit-elle dans un communiqué cité par Le Lab.
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