Dans une lettre adressée à Jean-François Copé, datée du 24 octobre, le député-maire UMP de Cannes, Bernard Brochand, invite le patron de l'UMP à "retrouver le chemin de la vertu républicaine et démocratique". Copé est à ses yeux grandement responsable de la situation de l'UMP à Cannes, incapable, le 15 octobre dernier, d'investir le candidat UMP qui briguera sa succession lors des municipales.
À 75 ans, Brochand ne se représentera pas. Il prépare depuis plusieurs années son premier adjoint, David Lisnard, à lui succéder. Mais un autre candidat, Philippe Tabarot, vient entraver son projet. Or Philippe Tabarot, dissident déjà battu en 2008, n'est autre que le frère de Michèle Tabarot, la secrétaire générale de l'UMP, très proche soutien de Copé. La commission d'investiture du 15 octobre a donné lieu à un échange violent entre les pro-Lisnard et les pro-Tabarot dont Le Point.fr avait narré les détails sordides. Les deux camps se neutralisant, le vote pour l'investiture n'avait pas eu lieu. Jean-François Copé avait refusé un vote notamment réclamé par Laurent Wauquiez...
Brochand craint "le retour des corrupteurs et des corrompus"
Dans sa lettre à Copé, Brochand rappelle le nettoyage auquel il a procédé à Cannes après les années Mouillot gangrénées par la corruption. Brochand craint, en effet, "le retour des corrupteurs et des corrompus" qui ont "laissé une série de contentieux d'un montant total de 220 millions d'euros à la charge de la commune" ! "Avez-vous imaginé ce que va être la campagne à Cannes pour les municipales en mars 2014, avec une confrontation UMP-UMP ? interroge encore Brochand dans cette même missive. Nous la vivons avec David Lisnard depuis douze ans avec une opposition violente et publique de Philippe Tabarot et de sa soeur, une opposition sans idées, sans vision, sans compétences sinon celle de l'agression négative continuelle."
Pour Brochand, l'UMP n'appartient "à personne en particulier, ni à un clan ni à une famille". "L'UMP ne peut continuer de perdre sa crédibilité par son incapacité à décider objectivement et honnêtement d'une investiture municipale. Sinon, demain, comment les Français pourraient-ils lui confier des décisions bien plus lourdes pour leur avenir ?" s'interroge Brochand. Cannes constitue l'une des dernières et principales pommes de discorde entre François Fillon et Jean-François Copé, encore que ce clivage ne regroupe pas exactement la ligne de partage concernant l'investiture du candidat UMP à Cannes. À travers cette ville, c'est aussi la rivalité locale entre Christian Estrosi, le député-maire de Nice, et Éric Ciotti, le président du conseil général des Alpes-Maritime, qui se joue en toile de fond.
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