A l'énoncé du verdict, l'accusé, âgé de 25 ans, est resté figé. Le jeune homme, qui comparaissait libre après avoir purgé un an de détention provisoire, a été condamné jeudi soir à cinq ans de prison dont un avec sursis pour "coups mortels et violences volontaires avec arme. Il est accusé d'avoir tué d'un coup de couteau en plein cœur, le 14 avril 2009 au matin, un lycéen de 17 ans aux abords de la gare de Lyon (12e arrondissement de Paris).

La cour d'assises de Paris n'a par retenu la légitime défense invoquée par l'accusé, renvoyé pour meurtre et tentatives sur les deux autres jeunes qui avaient été blessés. La cour a toutefois requalifié les faits en écartant l'intention homicide. L'avocate générale avait requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle.

Des moqueries à l'origine du drame

Le jeune qui a perdu la vie, Mahmadou, avait été atteint d'un coup de couteau en plein cœur à l'issue d'une rixe déclenchée par une broutille?: des moqueries après la chute d'un des copains de l'accusé, originaire d'Athis-Mons (Essonne) devant un groupe de plusieurs dizaines de jeunes gens originaires d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). La rencontre entre les deux groupes était fortuite, tous attendant un bus de nuit pour rentrer chez eux.

L'avocate générale s'est dite "frappée de voir combien la description" faite par la mère de la victime et celle de l'accusé sont "les mêmes", chacun est décrit comme "un garçon bien". La "tragédie" de ce dossier s'est jouée entre ceux qui étaient les moins bagarreurs.  Prenant la parole une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer, l'accusé, a déclaré qu'il n'avait "pas voulu sortir cette arme" ni "l'utiliser", mais "simplement (se) dégager de là".  "J'ai pris le risque, j'ai pas réfléchi à ce moment-là", a-t-il ajouté, avant d'exprimer une nouvelle fois ses regrets.