mardi 8 octobre 2013

Paris et Monaco ont-ils tué la concurrence ? - Le Parisien

Le moderne se résume souvent à une affaire de chiffres. Le classement actuel épouse ceux des budgets et marque la rupture entre Monaco, le PSG et le reste de la L1 (Lille, troisième, compte 4 points de retard). Alors que le premier quart du n'est pas encore passé, la compétition se résume-t-elle déjà à un duel entre les deux superpuissances du championnat?

assume son statut

Le PSG de Laurent Blanc a pris sans fausse note la suite de celui de Carlo Ancelotti en étirant à 27 matchs une série d'invincibilité débutée en mars (18 victoires, 9 nuls). Mais depuis le début de la saison, Paris semble avoir pris une dimension supplémentaire en associant une maîtrise technique et tactique à un état d'esprit conquérant, à l'image du succès à Marseille dimanche, acquis en infériorité numérique. « Les Parisiens ont démontré qu'ils étaient les plus forts, constate Olivier Rouyer, consultant sur Canal +. Ils dégagent une telle différence de maturité, de qualité technique, de force et de puissance… Le PSG est intouchable. » « Comme Monaco, Paris va forcément commettre des fautes à un moment ou à une autre, tempère Pierre Ducrocq, l'ancien milieu du PSG désormais consultant sur France Bleu 107.1. Mais ils restent largement au-dessus du lot. » « Personne ne pourra venir les chercher », pronostique même Eric Carrière.

Monaco, au top tout de suite

Le club de la principauté aligne régulièrement huit de ses treize recrues de l'été. Un mercato à 166,2 M€ qui porte déjà ses fruits. Mais Monaco, même privé de Coupe d'Europe, peut-il tenir la distance? « Même si je suis fan de la méthode Ranieri, il leur faut peut-être une année supplémentaire pour se connaître », estime Olivier Rouyer. « Il leur manque la même chose que Paris la saison dernière, abonde Pierre Ducrocq. C'est-à-dire le fond de jeu collectif aperçu à Marseille où, même réduit à dix, Paris est resté tactiquement bien en place. Monaco ne dégage pas encore autant de sérénité et de culture tactique. Son jeu n'est pas encore abouti. » « Monaco plafonne après avoir démarré tout de suite à son meilleur niveau, juge Carrière. Déjà à Reims, ils ont montré quelques limites. C'est un match qu'ils auraient dû perdre. »

Des outsiders résignés

« On est tout simplement pas une grande équipe. » La déclaration de Mathieu Valbuena à l'issue de la défaite contre Paris dimanche sonne comme un aveu. Un discours récurrent chez les principaux outsiders qui semblent souvent déjà résignés. « Très franchement, je ne vois pas Lille, Saint-Etienne ou Marseille faire le parcours parfait et profiter d'une éventuelle erreur des deux gros », glisse Ducrocq. « Je pense que Marseille a encore un coup à jouer, contredit Eric Carrière. Les Marseillais ont montré l'année dernière qu'ils avaient envie de s'en sortir. Ils ont également de jeunes joueurs de talent. Lille aussi a de bonnes bases au niveau du jeu, même s'il a perdu des joueurs cadres. »

« On a un championnat à deux vitesses, conclut Rouyer. Ce sera encore pire la saison prochaine si Monaco continue de recruter. Partout, les clubs qui ont le plus d'argent finissent toujours en haut. La seule solution pour les autres clubs serait qu'un mécène arrive et investisse autant qu'à Paris ou à Monaco. »

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