Un bateau qui ne biaise pas les relevés scientifiques
« Nous avons dû négocier au centimètre près le passage de l'écluse la plus étroite de la Seine, à peine plus large que nos panneaux solaires », confie le capitaine. Après avoir achevé en mai 2012 le premier tour du monde sans une goutte de carburant, le catamaran, uniquement propulsé par l'énergie solaire, vient de parcourir 8000 km entre Miami (Etats-Unis) et Ostende (Belgique) pour étudier les échanges d'énergie entre l'océan et l'atmosphère le long du Gulf Stream, ce courant considéré comme le régulateur essentiel du climat européen et nord-américain.
Etude des microgouttes émises par l'océan dans l'air, prélèvements d'eau, de phytoplancton, analyse des tourbillons… les scientifiques ont effectué des mesures en continu depuis le bateau qui a l'avantage de n'émettre aucune substance susceptible de biaiser les données. « Tout ce que l'on a mesuré était exempt de toute pollution qui aurait pu provenir, sur un autre navire océanographique, de la cheminée du bateau ou du moteur », souligne le climatologue Martin Beniston, chef du volet scientifique.
« Sur Planet Solar, la principale difficulté est de gérer l'autonomie des batteries, car une fois chargé en énergie solaire le bateau ne peut naviguer que soixante-douze heures sans soleil et nous avons parfois dû modifier notre route pour éviter les zones nuageuses », confie le capitaine d'Aboville.
Jeudi, une exposition organisée de 14 heures à 17 heures dans les serres du parc André-Citroën (XVe) dévoilera les coulisses de ce bateau hors norme et de l'expédition. L'équipage et les chercheurs seront présents sur place pour répondre aux questions du grand public.
Programme sur www.planetsolar.org/fr.
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