Des drones pour surveiller les quartiers Nord de Marseille. Et lutter contre le crime depuis le ciel. C'est l'ide que le prfet de police des Bouches-du-Rhne a suggre, dbut septembre, lors de la table ronde sur le pacte national de scurit que le gouvernement veut mettre en place. La proposition a t reprise publiquement par un candidat la primaire socialiste, Eugne Caselli et par plusieurs tnors de la gauche marseillaise.
Depuis quelques mois, rien ne semble excessif pour lutter contre les trafics dans les quartiers Nord. Jean-Paul Bonnetain, prfet de police, a ainsi voqu le 7 septembre devant les lus locaux, rassembls pour parler de la scurit dans la cit phocenne, la recherche de "modes de surveillance alternatifs". Des "moyens ariens" – des drones – sont l'tude explique-t-il. Il s'agirait de les utiliser dans "certaines investigations qui demandent de longues surveillances et pour des topographies particulires que sont les cits de Marseille", ajoute son cabinet.
"A SE FAIT MEXICO"
Les drones sont en gnral utiliss dans des zones de combat. L, des camras seraient utilises pour filmer et reprer d'ventuels trafics et leurs acteurs. La proposition est sensible et la prfecture reste prudente. "Le projet reste finaliser notamment en termes juridiques, techniques et financiers", prcise le cabinet du prfet. Le ministre de l'intrieur n'a pas souhait commenter l'information.
Mais Marseille, la proposition a t reprise dans le dbat de la primaire socialiste. Le 12 septembre, lors du dbat tlvis opposant les diffrents concurrents sur France 3, Eugne Caselli, prsident de Marseille Provence mtropole, a lanc : "Je demande l'Etat de faire de Marseille un vritable laboratoire contre le crime, un laboratoire avec de nouveaux moyens technologiques. Maintenant, on a des drones, et on va s'en servir", dclare-t-il. Sans raction de ses concurrents.
Quelques jours plus tard, M. Caselli la ritre dans La Provence : "C'est tout fait srieux et d'ailleurs, a se fait Mexico", insiste-t-il. Trs en retard sur ses concurrents dans les derniers sondages, il espre ainsi faire un peu de "buzz". Son directeur de communication, Pierre Bonneric, dtaille : "Rattachs la police municipale, ces appareils permettraient une surveillance plus prcise."
RIEN N'EST DIT DE LA FAISABILIT DE TELS PROJETS
Jean-Nol Gurini, le patron socialiste du dpartement, mis en examen pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, a dcid lui aussi de reprendre l'ide son compte. "Le conseil gnral rflchit la mise en place de moyens ariens de surveillance, avions ou drones", a-t-il assur le 18 septembre. Ajoutant "tre prt" mettre un million d'euros dans le projet. "Ce n'est pas guerrier", tente de rassurer son directeur de cabinet puisque "l'exprience a dj t mise en place pour les feux de fort dans les Bouches-du-Rhne".
Le dbat de la primaire socialiste semble dcidment stimuler l'imagination des candidats sur les solutions scuritaires face au dveloppement du trafic de drogue dans les quartiers de la cit phocenne. Samia Galli avait dj propos d'y envoyer l'arme. L'outsider, Henri Jibrayel, souhaite la cration de "compagnies d'oprations spciales ". Et chacun de comparer la violence marseillaise celle du Mexique...
Rien n'est dit de la faisabilit de tels projets. Reste voir les effets de ces images guerrires sur les habitants des quartiers. "Si c'est comme cela que la gauche et l'Etat rflchissent un projet d'avenir pour Marseille, on est mal parti. Ils font comme si nos quartiers taient irrcuprables", dplore Yamina Benchenni du Collectif du 1er juin, qui rassemble des mres contre la violence.
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