Selon Manuel Valls, «un patient bien connu de la justice, hospitalisé pour blessure par balle et redoutant d'être à nouveau victime d'une tentative de meurtre, aurait été vu avec une arme et aurait sommé le personnel de ne rien dire sous la présence de celle-ci». Le ministre de l'Intérieur a souligné : «Ce sont des faits graves. Mais les mots ont leur importance». Il a affirmé que les policiers étaient ensuite «intervenus», sans toutefois retrouver l'arme, «malgré une inspection minutieuse».
Pour le personnel hospitalier, le vécu de cet «incident» est cependant bien éloigné de l'analyse du ministre de l'Intérieur: «Les soignants qui ont été victimes de l'agression n'ont pas porté plainte car ils ne voulaient pas donner leur identité par peur des représailles», a ainsi expliqué le Pr. Pascal Thomas dans La Provence de jeudi. Un sentiment d'insécurité relayé par Audrey Jolibois, secrétaire générale adjointe à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) de Force ouvrière, le syndicat majoritaire: «Le personnel n'est plus en mesure d'assurer ses fonctions dans la sécurité. Ce type de situation devient banal!»
Améliorer les dispositifs de sécurité dans les hôpitaux
Evoquant un «grave incident», l'élue marseillaise Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Handicapés, indique que «le directeur de l'AP-HM en a fait état devant le Premier ministre le 20 août 2013 lors d'une réunion au service des urgences de l'hôpital de la Conception». «Au cours de cette réunion, il a été décidé d'actualiser la convention entre les forces de l'ordre et l'hôpital afin de mieux protéger les patients et les personnels hospitaliers. La convention est prête et sera présentée prochainement», indique-t-elle, regrettant les «réactions excessives et surjouées de certains responsables politiques» face à un événement déjà connu.
Mercredi, la ministre de la Santé Marisol Touraine et le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ont annoncé qu'ils comptaient améliorer les dispositifs de sécurité dans les hôpitaux de France, notamment en actualisant, sous trois mois, les conventions existant entre établissements de santé et forces de sécurité de l'Etat, en diagnostiquant les «situations à risque» et en renforçant les «dispositifs de prévention» là où c'est nécessaire.
Fin août plusieurs hôpitaux ont été le site d'actes violents, notamment à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où le 23 août un homme a tiré trois fois sur un couple à l'entrée des urgences.
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