LYON (AFP) - Quelque 600 salariés de Sanofi selon la police, 800 selon les organisateurs, ont manifesté jeudi à Lyon pour demander le retrait des 914 suppressions de postes en France, en rappelant que le groupe pharmaceutique a réalisé plusieurs milliards de bénéfices.
D'autres rassemblements, moins importants, se sont tenus en Gironde et en région parisienne notamment.
Des débrayages sur les sites girondins d'Ambarès-et-Lagrave et Saint-Loubès ont respectivement mobilisé 100 et 30 personnes.
"C'est une journée historique" pour les sites girondins "avec un appel intersyndical massivement suivi", a indiqué à l'AFP le représentant syndical central CGT de Sanofi production et élu du CE du site d'Ambarès, Patrick Rojo.
En région parisienne, une centaine de salariés ont manifesté entre le centre de recherche Sanofi à Vitry-sur-Seine et Choisy-le-Roi (Val-de-Marne): "On veut continuer à mettre la pression. Leur plan est injustifié et injustifiable", a déclaré Pascal Collemine, délégué syndical CGT.
Sanofi Sanofric
Très coloré et animé de sifflets, cornes de brume et drapeaux syndicaux, le cortège intersyndical de Lyon, qui rassemblait des salariés de la région, mais aussi de Montpellier et Toulouse, est parti du quartier de Gerland, où Sanofi dispose de plusieurs sites, en direction du conseil régional.
De nombreux chercheurs avaient confectionné des affiches détournant le nom Sanofi en "Sanofric", ou créé des banderoles "Sanofi a vendu son âme", ou encore "8,8 milliards de bénéfice, 4.000 emplois supprimés en 3 ans".
Selon Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi, "le groupe fait valoir que le bénéfice est un peu en recul, et qu'il ferait plutôt 8 milliards au lieu de 8,8 milliards, où est le drame ? Ils veulent surtout transférer aux actionnaires 50% du résultat, la distribution des dividendes est en hausse", a-t-il dénoncé dans le cortège à Lyon.
"Nous demandons le retrait du plan boursier de Sanofi. Il ne peut se permettre de casser l'emploi et détruire son potentiel industriel et scientifique en France!", a aussi déclaré Pascal Vially, coordinateur CFDT.
En 2011 le bénéfice net consolidé a atteint 5,7 milliards d'euros. Le bénéfice "net des activités", indicateur mis en avant par le groupe pour rendre compte de sa performance économique qui n'inclut notamment pas des amortissements, dépréciations et des coûts de restructuration, est ressorti en 2011 à 8,8 milliards.
Début juillet, Sanofi a annoncé 914 suppressions de postes d'ici à 2015, exclusivement basées sur des départs volontaires. Mais d'après les syndicats, le projet va concerner près de 2.500 salariés.
Le directeur général du groupe pharmaceutique, Chris Viehbacher, a affirmé jeudi que la réorganisation de la recherche vise à "accroître significativement le nombre de médicaments" produits en France et ne constitue "pas une action de réduction de coûts".
Les syndicats déplorent notamment près de Lyon "l'arrêt de nombreuses productions de vaccins sur Marcy l'Etoile (Rhône)". 567 postes y sont menacés.
M. Viehbacher assure que le groupe veut "renforcer sa position à Lyon". "Nous allons (y) construire un nouveau bâtiment pour les sièges" de Sanofi Pasteur (vaccins) et Merial (médecine vétérinaire) ainsi qu'un "centre mondial d'excellence sur les maladies infectieuses", a-t-il dit jeudi.
Sanofi est le plus gros employeur privé de la région lyonnaise, avec plus de 6.500 salariés sur 11 sites.
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