Un congrs de rassemblement et de combat. C'est ainsi que le premier secrtaire du PS, Harlem Dsir, envisage le congrs du parti majoritaire, qui s'ouvre vendredi Toulouse pour trois jours. Contrairement au dernier congrs de Reims, en 2008, qui avait vu la famille socialiste se dchirer, ce congrs - le premier depuis l'arrive au pouvoir de la gauche - devrait tre plac sous le signe de l'unit et du soutien au gouvernement, selon plusieurs responsables socialistes.
C'est un congrs qui suit de peu la victoire lectorale, rappelle l'historien du PS, Alain Bergounioux. Il se situera dans la ligne des congrs de Brest, en 1997, aprs l'arrive de Lionel Jospin Matignon, et de Valence en 1981, qui avait suivi la victoire de Franois Mitterrand. Ce ne sera pas un congrs de dbat. Ni un congrs spectaculaire. Et c'est normal.
Les socialistes (dont la quasi totalit des ministres) se retrouvent Toulouse dans un climat morose pour la majorit, alors que le premier ministre Jean-Marc Ayrault se fait rgulirement critiquer pour son manque d'autorit, voire une forme d'amateurisme dnonc par la droite. Certains socialistes redoutent que ces trois jours donnent l'occasion aux plus critiques d'entre eux de faire part de leurs doutes sur la mthode Ayrault ou le rythme des rformes, dans les couloirs du congrs. Trois jours, c'est long, il va falloir rythmer tout a, soupire un dirigeant de la majorit. Ce sera l'occasion de serrer les rangs derrire le premier ministre, croit au contraire le dput PS Jean-Jacques Urvoas.
Harlem Dsir, dont le processus de dsignation la tte du PS a t beaucoup critiqu, sera intronis premier secrtaire cette occasion. L'ancien patron de SOS Racisme devra lever les doutes sur son manque suppos de charisme et de combativit, alors que la droite est juge trs offensive par le PS. Aprs une dfaite, l'opposition est souvent un peu teinte pendant six mois, mais l ce n'est pas le cas, c'est la course l'chalote entre Jean-Franois Cop et Franois Fillon, note le ministre Kader Arif. Elle ne nous a laiss aucun temps de rpit.
Le PS devra galement s'appliquer dfinir son nouveau rle dans la majorit, aprs dix ans passs dans l'opposition, alors que certains s'inquitent de voir le parti de la rose se muer en parti godillot. Soucieux de retrouver une influence sur un parti qu'avait conquis Martine Aubry en 2008, les hollandais devraient en outre s'employer rappeler que la ligne choisie par les militants (qui ont lu la motion 1, celle de Dsir) devra tre respecte par tous. Tous ceux qui se rclament de la ligne majoritaire et qui seront dans les instances nationales ce titre doivent veiller bien la respecter, lance le snateur Luc Carvounas, agac par les amis de Benot Hamon (aile gauche), qui ont notamment fait entendre une voix divergente sur le trait budgtaire europen, alors qu'il ont rejoint la motion 1.
L'intervention la tribune de Sgolne Royal, qui fait son retour sur la scne politique, vendredi, est trs attendue. De mme que celle de Martine Aubry, qui a claqu la porte du parti mi-septembre ds son successeur dsign, sans attendre le congrs. Ce congrs est sans suspense car on connat l'avance le premier secrtaire, la ligne majoritaire et les rapports de force dans les instances, note le dput de Paris Jean-Christophe Cambadlis. La seule inconnue est celle-ci: quel sera l'impact de tel ou tel leader dans la salle? Aux universits d't de La Rochelle, fin aot, c'est le ministre de l'Intrieur Manuel Valls qui avait remport la palme l'applaudimtre.
Le congrs sera enfin l'occasion de valider la liste des conseillers nationaux (306 membres, premiers fdraux inclus) qui composeront le Parlement du parti. La rpartition des postes entre les diffrentes sensibilits a t tranche mercredi soir. Sur les 143 postes de conseillers nationaux rservs la motion Dsir, 82 devraient tre attribus aux amis de la bande des quatre (Manuel Valls, Pierre Moscovici, Vincent Peillon et Stphane Le Foll) et ceux de Bertrand Delano et de Sgolne Royal; 40 iront aux amis de Martine Aubry, Laurent Fabius et Arnaud Montebourg; 21 reviendront aux amis de Benot Hamon. Et dire que les ministres se sont investis dans ce processus, soupire le dput Christophe Caresche. L'tat de la France mrite autre chose que ces combinaisons drisoires.
LIRE AUSSI:
Dans la Ville rose, le PS en terrain conquis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire