Trop de salet, trop d'insalubrit. La prison des Baumettes, Marseille, tait sous les feux des projecteurs. L'Observatoire international des prisons a mme saisi le Conseil d'Etat - et ce dernier a ordonn ce samedi diffrentes oprations.
Premire tape: une "opration d'envergure susceptible de permettre la dratisation et la dsinsectisation de l'ensemble des locaux du centre pnitentiaire des Baumettes", et ce "dans les plus brefs dlais".
La plus haute juridiction administrative veut que soit ralis d'ici 10 jours "un diagnostic des prestations de lutte contre les animaux nuisibles" prvoyant "des interventions prventives et curatives". Dans un communiqu, le Conseil d'Etat souligne que "la carence de l'administration dans l'entretien de la prison avait port une atteinte grave et manifestement illgale" aux liberts fondamentales des dtenus, au nombre de 1700 pour 1200 places.
40 cellules fermes
"C'est une vraie victoire", s'est rjoui l'avocat de l'OIP, Me Patrice Spinosi, dplorant que la justice ait d tre saisie pour que soient mises en oeuvre les prconisations du contrleur gnral des prisons. "On ne demande rien d'extraordinaire", a ajout Me Spinosi.
Quarante cellules qui ne peuvent tre rnoves en urgence ont t fermes et six intrimaires -lectriciens, plombiers, menuisiers- ont t engags. Par ailleurs, 30 dtenus supplmentaires ont t affects aux tches d'entretien, pour un cot de 180.000 euros par an.
Les ractions taient mitiges samedi Marseille, o l'on attendait davantage du Conseil d'Etat, notamment sur la vtust des installations lectriques. "C'est une grande victoire pour les dtenus et les droits de l'Homme en gnral, mais on a un peu le sentiment que le Conseil d'Etat s'est satisfait des promesses de l'administration pnitentiaire", a estim le dlgu du Syndicat de la magistrature, Benot Vandermaesen.
Des conditions de dtention "inhumaines"
Le 6 dcembre, le contrleur gnral des prisons, Jean-Marie Delarue, avait dnonc dans un rapport accablant les conditions de dtention "inhumaines" aux Baumettes et publi au Journal officiel un compte rendu assorti de recommandations. Une semaine aprs, l'OIP avait saisi le tribunal administratif de Marseille, qui, le 14 dcembre, avait somm l'administration pnitentiaire d'agir. La justice demandait que chaque cellule dispose d'un clairage, que les dtritus soient enlevs et que les repas ne soient plus entreposs sur le sol, ni prs des bennes ordures.
Mais les injonctions du tribunal marseillais avaient t juges insuffisantes par l'OIP et d'autres organisations, qui avaient fait appel devant le Conseil d'Etat. La haute juridiction a en revanche estim samedi qu'il n'y avait pas lieu de prescrire une inspection de l'ensemble des cellules individuelles, des mesures ayant dj t prises par l'administration la suite des recommandations de Jean-Marie Delarue.
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