Le PFC a vécu une première partie de saison catastrophique à tous les niveaux. Pour sauver ce qui peut encore l'être, le club de la capitale s'apprête à introniser un 3e entraîneur. Décryptage d'un fiasco.
Le clan Guillou s'est trompé« La mariée semblait tellement belle qu'on en a oublié ses défauts.
Après avoir gagné son bras de fer avec Guy Cotret pour imposer, presque coûte que coûte, le projet Guillou, Pierre Ferracci s'est certainement laissé aveuglé. « J'ai fait des erreurs, on s'est trop précipités », reconnaît-il. Même si Alexandre Monier a aussi participé au recrutement, la JMG a eu carte blanche sur le plan technique.
Quand Olivier Guillou — qui n'avait entraîné que des jeunes jusque-là — a été choisi, les dirigeants parisiens ont tiqué. Ils ont pourtant validé cette option alors même qu'ils pensaient que le poste reviendrait au plus expérimenté Vincent Dufour (ex-Niort et Romorantin ; directeur général des académies JMG). Les Guillou et Dufour ont construit leur équipe avec dix académiciens (4 anciens et 6 jeunes) tout en la complétant avec les joueurs encore sous contrat et quelques rares signatures renouvelées (Murcy, Demarconnay…). D'autres éléments — qui ont fait leurs preuves en National, comme Mirza ou Macalou, et devaient être conservés — ont appris au dernier moment qu'on ne comptait plus sur eux.
Très vite, l'équipe est apparue bancale, inadaptée aux exigences physiques du foot européen. Les matchs amicaux (dont un retentissant 7-0 encaissé à Amiens SC) auraient dû constituer des alertes. Mais après la défaite à Uzès (promu) en ouverture de championnat (2-0), ce sont certains anciens qui ont été montrés du doigt par le staff pour leur « supposé manque de niveau ». Sidibé, qui avait eu des mots avec son coach, est alors parti pour Cannes (CFA), ce qui a privé le PFC de son seul latéral de métier.
Du temps d'Olivier Guillou, « les anciens » estimaient que les académiciens étaient favorisés. Aujourd'hui, c'est l'inverse… Pour pallier l'inexpérience de certains protégés de la JMG, qu'on aurait dû laisser mûrir ce sont des éléments pas forcément prévus comme titulaires au départ qui jouent aujourd'hui. Cet observateur pour un club concurrent du PFC constate d'ailleurs que « la moitié de l'équipe n'a pas le niveau National ». Et quand tout va mal, le sort s'acharne aussi. Le PFC n'a pas été épargné par les blessures (Claudio, son meilleur attaquant, Boudard, Demarconnay maintenant…) ou les suspensions (7 et 6 matchs pour Toko et Ndiaye).
La nomination de Monier comme coach n'a rien changé« Si on descend, on remontera aussitôt ». « Le National est faible. » Certains propos de Jean-Marc Guillou en début de crise étaient totalement décalés de la réalité. Le tort de Ferracci a été d'avoir longtemps laisser faire. Sa reprise en main — recrutements de « vrais » joueurs de National (Charvet, Goaziou, Balamandji ) et nomination sur le banc le 5 octobre de l'un de ses proches, Alexandre Monier — n'ont pourtant rien changé. Le plus jeune entraîneur de France (28 ans) n'a pas fait de miracles et n'a pas rencontré l'adhésion totale du vestiaire. Le PFC est resté englué dans sa médiocrité, son manque de talent et parfois de combativité. Ferracci va donc repasser à l'action. Si cette saison risque de coûter très très cher, l'actionnaire majoritaire a jusque-là colmaté toutes les brèches sur le plan financier .
Cela a notamment permis au PFC de passer sans encombres l'examen de la DNCG. Comme au poker, Ferracci — qui discute toujours avec des investisseurs — est bien décidé à augmenter sa mise pour ne pas perdre encore plus gros en juin. Avec une subvention municipale (actuellement près de 850 000 €) qui risque d'être automatiquement réduite, une descente en CFA ferait en effet figure d'accident industriel. En plus d'un nouveau coach, quatre à cinq joueurs (prioritairement deux latéraux, un joueur de couloir et un attaquant) pourraient être ainsi recrutés. Des ex-pros au chômage sont ciblés. Mais leur arrivée aura forcément un coût. La marge d'erreur est quasi inexistante.
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