lundi 31 décembre 2012

Centrafrique : Paris mobilise 600 soldats - Le Figaro

La France saura-t-elle se sortir du pige centrafricain? Alors que les rebelles de la Slka s'approchent de Bangui, la capitale, dans une offensive qui semble inarrtable, et que le pouvoir ne parat pas enclin la ngociation, les regards se tournent vers Paris. Nous demandons nos cousins franais et aux tats-Unis (...) de nous aider repousser les rebelles sur leurs positions initiales, a dit Franois Boziz, le prsident centrafricain, lors d'un discours prononc mercredi sur la place principale de Bangui. La fin de non-recevoir de Franois Hollande fut nette. La France n'est pas prsente dans son ancienne colonie pour protger un rgime, mais pour protger (ses) ressortissants et (ses) intrts et en aucune faon pour intervenir dans les affaires intrieures d'un pays. Le prsident franais a en revanche appel toutes les parties cesser les hostilits.

Pour l'lyse, c'tait une occasion de symboliser la rupture avec la Franafrique prne par le nouveau prsident. Mais la cassure pourrait tre plus difficile faire qu' dire. Car, sur le terrain, quelque 250 militaires franais taient dj prsents dans le cadre de la mission Boali, une opration de soutien une autre mission, la Micopax, un corps expditionnaire compos de troupes d'Afrique centrale et destin stabiliser le pays. Ces derniers jours le contingent tricolore n'a cess de monter en puissance. D'abord vendredi, avec un renfort de 150 parachutistes des troupes de marine puis dimanche avec l'arrive de 180 lgionnaires supplmentaires. Au total c'est donc prs de 600 hommes qui sont stationns l'aroport de Bangui.

Ils sont l titre de prcaution en cas d'opration d'vacuation, assure-t-on au ministre de la Dfense. Environ 1200 Franais vivent en Centrafrique. Mais pas plus de 500 800 de nos compatriotes seraient dans le pays actuellement. Si l'on ajoute les Europens que la France a la charge de protger, c'est un peu plus de 1000 personnes qui pourraient tre exfiltres. Un nombre relativement faible au regard du dispositif. On compte presque un militaire par citoyen franais, sourit un homme politique centrafricain. Il semble que Paris redoute un affrontement dans la capitale. Il serait alors difficile d'assister un bain de sang sans tenter de calmer les choses, explique un bon connaisseur du dossier.

Le retour des paras

Paris se dfend d'avoir de telles intentions mais le soupon persiste. Ancienne puissance coloniale, la France fut longtemps la force qui faisait et dfaisait les rgimes sa guise, et la Centrafrique, une sorte de caricature de la Franafrique. Depuis une quinzaine d'annes, les autorits franaises tentent de rompre avec ce pass, sans y parvenir. Le tournant fut pris la fin des annes 1990 avec la fermeture de la base militaire de Bangui, puis le retrait des cooprants. Pourtant, en 2003, c'est avec la bndiction franaise que Boziz, aid par le Tchad, avait pris le pouvoir. En 2006, le mme Boziz tait parvenu convaincre d'appliquer les accords de dfense. La France tait encore intervenue. Mais moins d'un an plus tard, les parachutistes franais taient de retour pour dgager Birao, une ville du Nord, de rebelles soudanais. La fin de l'accord de dfense, remplac en 2010 par un partenariat, impliquait la fin de ce type d'opration. C'est le but de ce nouveau texte, assuraient les diplomates. Voici venue l'heure de l'preuve des faits.

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