jeudi 22 novembre 2012

Grèce: Paris et Berlin sont-ils dans le déni? - L'Expansion

En apparence, tout est sous contrle. La zone euro est "un cheveu" d'un accord ouvrant la voie au dblocage de l'aide financire la Grce gele depuis des mois, a assur mercredi le ministre franais de l'Economie, Pierre Moscovici. Angela Merkel reste persuade, elle aussi, qu'un accord sera trouv entre la Grce et ses cranciers, peut-tre ds lundi.

Mais la ralit est toute autre. Les Europens et le Fonds montaire international (FMI) ne sont "vraiment pas prs d'un accord" pour dbloquer l'aide financire la Grce, au terme d'une nuit de runion et avant une nouvelle rencontre programme lundi, a affirm mercredi l'AFP une source proche des discussions. "On n'est vraiment pas prs d'un accord", a dit ce responsable, peu aprs la runion des ministres des Finances de la zone euro, qui n'a pas permis de trouver un compromis, en dpit de plus de onze heures de tractations.

Le FMI refuse de signer

La ngociation, laquelle ont pris part la directrice gnrale du FMI Christine Lagarde et le prsident de la Banque centrale europenne (BCE) Mario Draghi, bute sur les mesures pour rendre la dette publique de la Grce soutenable terme, selon ce responsable. Le FMI, qui insiste pour que ces mesures permettent de ramener cette dette de 190% du produit intrieur brut (PIB) l'an prochain 120% l'horizon 2020, "refuse de signer un accord qu'il juge irraliste", a-t-il expliqu.

Une runion prparatoire secrte a eu lieu lundi pendant trois heures, a fait savoir l'AFP une autre source proche du dossier, avec Christine Lagarde, Mario Draghi, le commissaire europen aux Affaires conomiques Olli Rehn, les ministres des Finances allemand, franais, espagnol et italien, ainsi que l'adjoint du prsident de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Si elle a permis d'avancer, elle n'a pas dbloqu la voie vers un compromis.

Une nouvelle runion de l'Eurogroupe, avec le FMI et la BCE, a t programme lundi dans l'espoir de finaliser le compromis. Selon la source proche des discussions, l'Eurogroupe a explor "un patchwork de mesures" pour permettre d'allger le fardeau de la dette grecque. Parmi celles-ci figurent une baisse des taux d'intrt des prts accords Athnes par la zone euro et l'allongement de leur dure, mais aussi plusieurs dispositifs trs techniques. "Mais pour atteindre l'objectif recherch, il faut mettre ensemble beaucoup de mesurettes, et chacune se heurte des hostilits gomtrie variable", a-t-elle soulign.

L'Allemagne, les Pays-bas et la Finlande font aussi blocage

Ce responsable a affirm que les blocages venaient "plutt" des pays dit "faucons" du nord de l'Europe, savoir l'Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande. Un autre responsable, qui a particip aux dbats, estime pour sa part que l'Eurogroupe a "identifi les deux ou trois points sur lesquels il faut avancer". "Il pourra y avoir des contacts en marge du sommet europen de jeudi et vendredi", qui porte sur un autre sujet, le budget de l'Union europenne, "afin que les ministres des Finances qui bloquent obtiennent la flexibilit ncessaire pour forger un compromis".

Selon des simulations communiques l'AFP, si aucun accord n'est trouv sur l'allgement de la dette grecque, cette dernire atteindrait, dans le cadre du scnario les plus optimiste en termes de mise en oeuvre des rformes structurelles et des privatisations, 144% du PIB de la Grce en 2020. Or la zone euro, les Grecs et le FMI avait prvu de le ramener 120% cette date, mme si plusieurs pays europens estiment aujourd'hui que cet objectif peut tre assoupli.

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