Le lobby automobile et l'UMP d'Ile-de-France ont dénoncé lundi avec virulence le plan anti-pollution du maire de Paris Bertrand Delanoë, auquel les associations de sécurité routière ont réservé un accueil mitigé.
L'association 40 millions d'automobilistes a évoqué dans un communiqué une "véritable chasse aux sorcières contre les automobilistes" et une "mesure antisociale".
L'interdiction des véhicules de plus de 17 ans à partir de 2014 instaurerait "une véritable discrimination par l'argent", car "les véhicules les plus anciens sont le plus souvent la propriété de personnes ou familles aux revenus modestes", selon l'association.
"Les véhicules de plus de 17 ans ne représentent que 3% du parc automobile national", ajoute le communiqué.
L'association dénonce également la proposition de baisser la vitesse maximale sur le périphérique de 80 à 70km/h, qui "n'aura d'autre effet que de réinciter les automobilistes à traverser la capitale et ainsi ajouter de la congestion à la congestion".
L'extension des "zones 30 (km/h)" dans Paris est également dans son viseur: "toutes les études indiquent que circuler à 30 km/h au lieu de 50km/h provoque un effet pervers d'augmentation sensible des émissions polluantes".
Reprenant les mêmes arguments, l'Automobile Club Association (ACA) fustige dans un communiqué "une superposition de mesures anti-automobile" et une "approche erronée", réclamant "une consultation populaire des Parisiens".
La Prévention routière, "on est plutôt favorable aux zones 30" qui "réduisent la vitesse et permettent une meilleure circulation des usagers vulnérables", dit Jean-Yves Salaün, délégué général de l'association.
Quant à réduire la vitesse sur le périphérique, "il faut quand même que le périph' reste une voie incitative, qui permette de gagner du temps", juge-t-il.
La chasse aux vieux véhicules, "qu'on garde rarement par choix" mais plutôt "parce qu'on n'a pas les moyens" d'avoir mieux, ne doit "pas exclure de Paris les personnes qui ont besoin d'une voiture", affirme-t-il.
"De manière générale, on revient de loin. Il y a toujours un débat politique sur la voiture à Paris, mais toutes les autres villes françaises sont allées dans le sens de la modération de la vitesse et de la circulation. A Paris, une vieille ville, c'est toujours compliqué de revenir en arrière. Mais c'est courageux!", a-t-il estimé.
Avis identique de Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, qui salue "une idée généreuse partant d'un bon sentiment" et est favorable à toute réduction de vitesse.
"Mais c'est ignorer qu'aujourd'hui la consommation minimale d'une voiture, c'est autour de 50-60 km/h, pas à 30. Cela montre une improvisation, et c'est contre-productif", a-t-elle déclaré.
Quant à interdire les vieux véhicules, "il y a des gens qui ont un budget restreint, serré".
"C'est dommage", a-t-elle conclu, soulignant qu'il "n'est pas interdit de travailler avec des experts" sur le sujet.
Le maire de Paris a proposé lundi de relancer la prime à la casse afin d'accompagner l'interdiction des véhicules les plus polluants. Cette interdiction s'inscrit dans un plan anti-pollution plus vaste, dont les grandes lignes avaient été dévoilées il y a deux semaines par la mairie.
Valérie Pécresse, chef de file de l'UMP en Ile-de-France, a dénoncé "la politique de la gauche qui pénalise les Franciliens les plus modestes" et va leur "barrer l'accès à la capitale", et appelé à développer les transports en commun.
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