Bis repetita. Comme face à M'Gladbach jeudi en Ligue Europa, Marseille a laissé échapper une victoire qui lui tendait les bras dimanche en Ligue 1 face à Nice (2-2). Encore une fois, les hommes d'Elie Baup ont craqué dans le « money time », preuve actuelle de leurs insuffisances sur le plan de la concentration et du physique. Car c'est bien une équipe à bout de souffle qui stagne actuellement dans ses résultats : une seule victoire lors de ses sept derniers matchs. Une statistique qui ne laisse plus de place au doute : Marseille est en difficulté depuis plusieurs semaines. L'absence d'André-Pierre Gignac est certes préjudiciable mais elle n'explique pas tout. Dans l'intensité et l'engagement, la bande à André Ayew affiche deux visages bien distincts. Souvent percutant et dominateur en première période, l'OM a ensuite tendance à donner le bâton pour se faire battre, laissant inexplicablement son adversaire revenir dans la partie en deuxième mi-temps. Là où les attaquants marseillais devraient enfoncer le clou, ils manquent de réalisme et laissent leur équipe à la merci d'un contre ou d'une erreur défensive.
Les cadres sont défaillants
« C'est malheureusement un sentiment de frustration qui revient à nouveau, constatait amèrement Elie Baup après le match nul face à Nice. Ce n'est pas la semaine des fins de matchs et la première explication, c'est qu'on n'a pas enfoncé le clou en première période. Dans notre jeu, dans la possession de balle et dans les actions construites, on a fait comme depuis le début de la saison. Mais pour assurer une victoire, il faut évidemment traduire tout ça par des buts. On a eu ces occasions mais on s'est retrouvé avec seulement un but d'avance à la pause. » Dans l'état actuel, Marseille a besoin d'une marge de manœuvre plus importante pour s'imposer. Or en ce moment, les cadres font défaut. La classe de Nicolas Nkoulou est moins flagrante et le rendement de Benoît Cheyrou est problématique. Les deux hommes de base du dispositif d'Elie Baup semblent accuser le coup. Mathieu Valbuena est le plus régulier mais commence à baisser pavillon. Quant à Morgan Amalfitano, il est toujours à la recherche de son meilleur niveau.
Elie Baup manque de solutions sur le banc
Et sur le banc, les solutions ne sont pas légion. Si Souleymane Diawara est venu apporter un choix supplémentaire en défense, il ne semble pas encore prêt à enchaîner les matchs de haut niveau. Dimanche au Vélodrome, seul la présence de Loïc Rémy sur la touche était de nature à rassurer l'encadrement marseillais. Sans faire offense aux Florian Raspentino, Daouda Mbow ou encore Rafidine Abdullah, Marseille a besoin d'autre chose pour tenir la distance sur une saison qui s'annonce encore longue et périlleuse. Et malheureusement pour Elie Baup, quelques minutes après son entrée en jeu à la place de Morgan Amalfitano, le buteur de l'OM s'est blessé (ndlr : il souffre d'un petit décollement du semi membraneux de la cuisse gauche et sera absent 10 à 12 jours). Un nouveau coup dur pour un staff qui fait déjà ce qu'il peut avec les moyens (limités) du bord. « On n'est pas en situation de crise, se défend Rod Fanni. Il n'y a pas de souci là-dessus. C'est une impression de grand gâchis car on peut faire une très grande saison. Mais à cause de bêtises et d'un manque de concentration, on peut gâcher beaucoup de bonnes choses... » Dimanche, c'est à Bordeaux, où l'OM n'a plus gagné depuis 1977, qu'il faudra relancer la machine. Sans attaquant. Difficile de faire pire .
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