"Il a vraiment essay de remettre son action en perspective dans le temps, donner un cap, en reprenant les trois dfis majeurs qu'avait relevs Jean-Marc Ayrault" la semaine dernire, savoir l'Europe, la comptitivit et le dsendettement du pays, relve Frdric Dabi, de l'Institut Ifop, interrog par l'AFP.
Le prsident a soulign que l'"action, c'est une cohrence", voulant "par l mme rpondre aux critiques mises par les Franais qui taient un peu tonns et inquiets sur l'absence d'un cap (...) d'une grande ligne d'action du pouvoir", ajoute l'expert.
"L'objectif, c'tait de montrer que c'tait lui le patron qui donnait le cap", relve galement l'universitaire et chercheur Eddy Fougier.
"J'ai trouv Franois Hollande l'aise. Son regard ptillait et je crois qu'il a russi ce qui tait quand mme l'essentiel pour lui, car il y avait des doutes, des interrogations: incarner un leadership", confirme Grard Grunberg, directeur de recherches au CNRS.
Selon ce spcialiste, le prsident "a assum clairement un certain nombre de dcisions importantes", en particulier dans le domaine conomique, "mme s'il a ni le tournant vers la comptitivit".
L'essentiel, fait-il valoir, est que Franois Hollande a "prononc ce qui sont un peu des gros mots gauche", savoir plaider pour une politique de l'offre, en faveur de l'entreprise.
"Il a affirm l'importance des chefs d'entreprises, de leur visibilit, de leur rle", ajoute-t-il.
"Il ne peut pas tout dire. D'accord, il ne dit pas qu'il y a un tournant (sur ce sujet). Mais au fond, il y a quand mme le dessin d'une politique et un leadership", insiste le spcialiste.
Mais Grard Grunberg souligne galement que le prsident a t trs net sur l'Europe, en raffirmant "l'importance de la relation franco-allemande" et en souhaitant "faire avancer l'Europe, en disant que le statu-quo europen, c'est ce qu'il y a de pire".
"Dans la filiation de la gauche classique, c'tait plus du Jacques Delors, dont il a t l'un des conseillers, et du Pierre Brgovoy que du Jean-Pierre Chevnement ou du Jean-Luc Mlenchon", commente l'universitaire Eddy Fougier, propos aussi de l'conomie.
"Il a dit qu'il n'y avait pas de tournant, pas de virage, mais il est vrai que la tonalit gnrale n'est pas celle des premiers pas de sa prsidence o on assistait plutt une redistribution assez classique gauche (...) L, on est dans une autre dimension", poursuit le politologue.
"En clair, c'est plus 1983 que 1981", conclut-il en allusion au tournant de la rigueur adopt par Franois Mitterrand deux ans environ aprs son arrive au pouvoir.
Franois Hollande voulait "dessiner un sens global l'action" engage et montrer qu'il tait "au-dessus de la mle", poursuit Eddy Fougier.
Selon lui, le prsident tait soucieux de "sortir un peu du dbat mdiatico-mdiatique au sujet des couacs".
En se montrant "solennel, offensif et volontariste", Franois Hollande a adopt "un vrai ton prsidentiel, essayant d'tre gaullien" et a endoss "vraiment son costume" de chef de l'Etat, renchrit Frdric Dabi.
Mais le prsident s'est voulu aussi "rassembleur", ajoute-t-il, en lanant "quelques clins d'oeil l'lectorat de gauche", en parlant de "justice", "tout en rendant hommage aux groupes de personnes, des catgories de population qui ont t mises contribution dans le cadre de la rforme fiscale".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire