LYON (Sipa) -Le comité de soutien du projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin organise sa riposte après un référé défavorable de la Cour des Comptes, et à trois semaines d'un sommet franco-italien à Lyon où se rencontreront François Hollande et Mario Monti.
" Ce qui est en jeu lors du sommet franco-italien du 3 décembre, c'est la réalisation du tunnel transfrontalier sous le Mont-Cenis, c'est-à-dire un investissement de 8,5 milliards d'euros ", affirme François Lépine, le vice président de la Transalpine dans un courrier adressé mercredi à Didier Migaud, le président de la cour des Comptes.
La haute institution financière a dénoncé, dans un document publié le 5 novembre, un budget prévisionnel passé de 12 milliards d'euros en 2002 à plus de 21 milliards d'euros, pour le projet de ligne mixte destinée au fret et aux voyageurs et censée devenir une ligne à grande vitesse. Une dépense potentielle mal perçue en période de maîtrise des dépenses de l'Etat.
" Cet investissement est partagé à trois entre la France, l'Union européenne et l'Italie ", poursuit François Lépine expliquant que l'investissement de la France serait de 2,1 milliards d'euros répartis sur 10 ans. La commission européenne envisage, elle, de participer à hauteur de 40%.
Alors que la Cour des Comptes s'intéresse au coût global, le comité de soutien assure vouloir procéder par " phases " pour réaliser le projet qui rencontre une vive opposition en France et en Italie.
" Les Etats ont décidé d'étaler leurs investissements sur le temps ", a indiqué à Sipa François Pelletier, le porte-parole de Lyon Turin Ferroviaire, le promoteur de la partie franco-italienne du Lyon-Turin. " Des aménagements vont se poursuivre au-delà de 2035, qui peut dire combien cela va coûter précisément? "
Dans son référé, la Cour évoquait également la possibilité d'améliorer les infrastructures déjà existantes.
"La ligne actuelle entre la France et l'Italie passe à 1300 m d'altitude avec des pentes de 33% ce qui engendre des surcoûts de l'ordre de 60% pour l'exploitation ferroviaire par rapport à une ligne en plaine", répond François Lépine, " ceci explique le recul du transport ferroviaire sur ce passage ".
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait défendu la pertinence du Lyon-Turin après la réception du référé assurant que " le besoin d'une infrastructure performante entre la France et l'Italie est avéré ".
xdor/jlt
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