Sur les 182 anciens employés, 72 sont prêts à participer à l'aventure, baptisée «Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions» (Scop T.I), a précisé à l'AFP Gérard Cazorla, secrétaire (CGT) du comité d'entreprise, qui s'est dit «confiant» à l'issue de cette réunion.
Unilever détient les clés de la viabilité
Le 25 mai, une visite du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait permis de relancer les négociations avec le groupe Unilever, maison mère de Fralib, pour examiner des solutions de reprise, dont ce projet alternatif. Dans la foulée, la communauté urbaine de Marseille avait annoncé début septembre le rachat des locaux et machines.
Le groupe anglo-néerlandais a toutefois exclu de céder la marque Elephant et de sous-traiter les volumes. Deux conditions essentielles, selon les salariés, pour assurer la viabilité de cette future Scop.
Hamon trouve le projet «courageux» et «ambitieux»
Benoît Hamon a salué lors d'un point-presse le projet des salariés, qualifié de «courageux» et d'«ambitieux», et annoncé une réunion le 6 décembre à la préfecture pour faire le point. «Cela fait plus de 700 jours que ces gens-là sont confrontés à une situation extrêmement difficile et ils persévèrent sur ce modèle de Scop. Je leur ai dit que nous regarderons à partir du 6 décembre les «trous dans la raquette» qui subsistent et on essaiera d'y répondre», a souligné le ministre, évoquant notamment les questions du financement et de l'accès à la grande distribution.
«C'est un projet pour lequel nous avons de l'intérêt, ils pourront compter sur la mobilisation des services de l'Etat pour les aider à maintenir une activité», a assuré le ministre.
Le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon a jugé vendredi à Marseille que le plan de suppressions de postes annoncé par Sanofi était «insupportable» et «indécent», appelant le laboratoire pharmaceutique à revoir sa copie. «Ce grand groupe français qui fait 22,2 points de marge nette et a beaucoup profité du crédit impôt-recherche, et donc des moyens mobilisés par l'Etat, licencie des chercheurs aujourd'hui», a-t-il souligné. «C'est inacceptable économiquement, insupportable socialement et moralement indécent. Leur feuille, il va falloir qu'il la reprennent.»
Le géant pharmaceutique, qui emploie environ 28.000 personnes sur 49 sites en France, a dévoilé en juillet un projet prévoyant la suppression de 914 postes d'ici 2015, sans licenciement, un plan dont les syndicats demandent le retrait pur et simple.
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