mardi 22 janvier 2013

A Paris, les cambrioleurs ont changé de profil - Le Parisien

Révolu, le temps du cambrioleur « à l'ancienne », méticuleux et souvent plus outillé qu'un serrurier. Place désormais aux réseaux et aux gangs mafieux qui multiplient les vols à la chaîne, n'hésitant pas à « visiter » plusieurs appartements dans la même journée, simplement munis d'un tournevis.

A , le visage des cambrioleurs a changé, contraignant la police à mettre en place de nouvelles méthodes de travail.

Des réseaux venus de l'Est. Ce sont les nouveaux cambrioleurs de la capitale. Venus d'Europe de l'Est, souvent d'ex-Yougoslavie ou de Roumanie, ils agissent en bande, multiplient les vols, font rapidement main basse sur tous les objets de valeur, avec une nette préférence pour les smartphones, tablettes numériques, appareils photo, bijoux et argent liquide. L'important est d'agir le plus vite possible. « Ils ne s'embarrassent pas de ce qui est trop encombrant, précise un policier, et laissent aux cambrioleurs à l'ancienne les coffres-forts. » Le matériel dérobé prend ensuite le chemin des filières de recel, privant les victimes de la moindre chance de revoir les objets dérobés.

L'émergence de la mafia géorgienne. Second profil émergeant dans la capitale : les gangs géorgiens membres d'une organisation mafieuse baptisée Vory v zakonie, littéralement « les Voleurs dans la loi ». Présents depuis près de quatre ans en Espagne et dans le sud de la , ils écument désormais et sa banlieue. Identifiables par leurs nombreux tatouages, obéissant à une organisation quasiment militaire et extrêmement hiérarchisée, les Voleurs dans la loi remettent l'argent provenant des cambriolages au parrain, qui investit dans de juteux placements immobiliers ou industriels.

Les enquêteurs mobilisés. Particulièrement mobilisés sur la problématique des cambriolages, devenue l'une des priorités de la préfecture de police depuis le mois de septembre 2011, les enquêteurs parisiens, et particulièrement ceux du service d'investigation transversale (SIT), sont parvenus à arrêter un certain nombre de cambrioleurs invétérés et à démanteler plusieurs gros réseaux très structurés : en 2012, le taux d'élucidation des affaires a augmenté de plus de 10%. Après une hausse importante des vols voici deux ans, qui a nécessité la mise en place d'un vaste dispositif policier pour enrayer le phénomène, la tendance est à la baisse depuis 2012 : l'an passé, 11500 cambriolages ont été commis dans la capitale, contre 12000 en 2011. Tous les arrondissements sont concernés, mais les VIIe, XVIe et XVIIe plus particulièrement.

Des affaires de grande ampleur. « Les cambrioleurs ne commettent jamais un seul vol, ce sont des délinquants d'habitude, souligne un policier, l'objectif est donc de les confondre sur plusieurs affaires et de présenter un dossier complet au parquet pour qu'ils répondent de l'ensemble de leurs actes devant le tribunal. » Au mois de décembre, un gang de neuf Voleurs dans la loi, qui avait été signalé dans un rapport du Sirasco (service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée), a été démantelé. Vingt-deux cambriolages, dont le butin a été retrouvé chez un receleur arménien de Romainville (93), leur ont été imputés. En octobre, c'est un réseau constitué de huit ressortissants serbes, menant grand train, qui tombait. Des dizaines de milliers d'euros enterrés dans les bacs à fleurs, des montres, stylos, pièces d'art et de joaillerie, provenant de cambriolages perpétrés à Paris, ont été retrouvés.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire