mercredi 30 janvier 2013

Toulouse planche sur un aérotram - Le Point

Alors que les travaux de la nouvelle ligne de tramway baptisée le tram Garonne sont en cours - l'achèvement est prévu fin 2013 -, Toulouse planche sur un nouveau type de transports en commun : un "aérotram". Le maire de la Ville rose est en train de concrétiser une vieille idée de téléphérique lancée par Philippe Douste-Blazy lorsqu'il était au Capitole. Mais cette fois le projet passe à la phase finale... Le socialiste Pierre Cohen y songe depuis longtemps. En 2009, comme Le Point le révélait, le Grand Toulouse avait même consulté le leader du secteur, Pomagalski, sur un tel téléphérique urbain que la société avait déjà installé à Medellín, Rio et Taïwan.

On parlait à l'époque de "métro-câble". Aujourd'hui, le vocable employé, plus futuriste, est celui d'"aérotram". Quatre équipes d'architectes planchent sur le sujet, et le concept devrait être choisi avant l'été. L'investissement prévu est de 40 millions d'euros - dont 15 millions d'euros pris en charge par l'État. "C'est un bon rapport qualité-prix", souligne l'édile de Toulouse. Qui bannit l'image du téléphérique : "Les rames seront très design et ressembleront plus à celles d'un tramway ou même à un avion."

Il ne s'agit pas d'une fantaisie urbanistique. L'objectif poursuivi est très précis : relier l'université Paul Sabatier, le CHU et l'oncopole, en cours de construction sur l'ancien site AZF. Ce qui permettra donc à des étudiants, des médecins et des chercheurs de se rencontrer. On est là au coeur de la philosophie de cet oncopole, qui vise à "créer une synergie médicale, scientifique et économique" pour la lutte contre le cancer, comme le rappelait Pierre Cohen en présentent à la presse, le 29 janvier, ce pôle d'excellence.

Projet emblématique

Un chantier unique en France, qui est en train de prendre place sur 220 hectares dans l'agglomération toulousaine. Lancé en 2004 - à l'initiative de Philippe Douste-Blazy, maire de Toulouse à l'époque, dans le cadre du plan cancer sous la présidence Chirac -, ce projet novateur mobilise près d'un milliard d'euros d'investissements - 481 millions financés par le privé, et 415 millions d'euros par le public (dont 19 millions d'euros de la part de Toulouse Métropole).

Les laboratoires Pierre Fabre ont déjà installé 600 cliniciens, pharmaciens et chercheurs depuis 2010 sur le site dans des bâtiments très futuristes - 100 millions d'euros d'investissements. Sanofi a investi 30 millions d'euros pour des bâtiments de recherche-développement sortis de terre en 2010 aussi - même si la firme s'est retirée du projet depuis. Le premier bâtiment public, l'Itav (Institut des technologies avancées en sciences du vivant), un hôtel à projets de 5 000 mètres carrés placé sous l'égide du CNRS, de l'université et de l'Insa, a déjà aussi vu le jour. Mais c'est cette année que l'oncopole va vraiment prendre corps, avec l'inauguration cet été de l'Institut universitaire du cancer, qui à lui seul requiert 360 millions d'euros d'investissements, en assemblant une partie hospitalière et - originalité - un centre de recherche fondamentale coiffé par l'Inserm Paul Sabatier (Institut national de la santé et de la recherche médicale et l'université).

S'il fera sans doute jaser, "l'aérotram" ne sera qu'une infrastructure presque anecdotique sur ce chantier pharaonique. Mais il deviendra à coup sûr la signature emblématique d'un projet qui inscrira durablement la capitale de l'aéronautique comme pôle médical et scientifique du futur.

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