C'est une des mesures phares du second mandat de Bertrand Delanoë, et des plus controversées : la voie rapide longeant la rive gauche de la Seine, à Paris, est définitivement fermée aux automobilistes sur 2,5 km depuis lundi. Le but : permettre l'aménagement d'un vaste espace dédié aux loisirs. Entre pont de l'Alma et pont Royal, les véhicules motorisées devront désormais emprunter les "quais hauts", avec à la clé un ralentissement du trafic, malgré la création d'une troisième voie de circulation quai Anatole France.
"A terme, une fois que tout sera à l'équilibre et que les automobilistes auront pris d'autres habitudes, le temps de parcours devrait être allongé d'environ six minutes pour traverser Paris d'est en ouest. Dans un premier temps, ce sera plus long", reconnaît la mairie. Jusqu'à 2.000 véhicules par heure empruntent actuellement ce tronçon.
Delanoë parle de "quelques semaines d'adaptation"
"Embouteillages dantesques, bruit et pollution auront tôt fait de gâcher le plaisir de quelques promeneurs et de nuire un peu plus à l'attractivité de la capitale", s'alarme dans un communiqué le groupe UMP au Conseil de Paris. "Aucun transport collectif alternatif efficace n'a été prévu", proteste Rachida Dati, concernée au premier chef en tant que maire UMP du 7e.
Maire adjoint en charge des Transports, Julien Bargeton (PS) ne croit pas au cauchemar annoncé par la droite. "On part sans inquiétudes particulières. Les études ont montré que c'est possible", déclare-t-il. L'élu souligne que, rive droite, la transformation sur 3km depuis septembre de la voie rapide en "boulevard urbain", entrecoupé de feux tricolores et de passages piéton, n'a pas eu d'effet sur les temps de parcours en heure de pointe, et les a allongés de trois minutes en heure creuse, contre six minutes attendues.
"Il y aura quelques semaines voire quelques mois d'adaptation, comme pour tous les changements que j'ai faits depuis 2001", philosophait mercredi sur Radio Classique le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS). La mairie assure que le trafic automobile a baissé de 25% dans la capitale entre 2001 et 2010. Congestion du trafic ou pas, c'est un ballet de pelleteuses qui animera désormais les berges de la Seine, pour créer un espace de 4,5 hectares consacré au sport, à la culture et à la nature. Le coût d'aménagement des berges sur les deux rives est estimé à 35 millions.
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