vendredi 25 janvier 2013

mais que se passe-t-il aux catacombes? - Le Parisien

Victime de problèmes techniques à répétition, le célèbre ossuaire parisien présente régulièrement porte close aux milliers de visiteurs.

Céline Carez | Publié le 25.01.2013, 07h00

Que se passe-t-il ces derniers mois dans les catacombes, l'ossuaire de la Ville de ? Hier encore, place Denfert-Rochereau, dans le froid, les visiteurs s'y cassaient le nez. Deux petites affichettes scotchées sur les portes closes, l'une en français, l'autre en anglais, annonçaient : « En raison d'un incident technique, les catacombes sont fermées jusqu'à nouvel ordre. Veuillez nous excuser de la gêne occasionnée. » « Nous avons effectivement un problème de panne électrique, reconnaît-on à la communication de l'ossuaire. Tout le monde est sur le pont. On attend la livraison de nouvelles lampes. » Et de glisser : « On a joué de malchance… »

Le site est-il correctement aménagé?

Effectivement, l'ossuaire parisien classé à l'Inventaire des monuments historiques et qui se taille un joli succès, avec ses queues quotidiennes de touristes, subit depuis quatre mois une mauvaise série d'avaries. Au début du mois, des lampes éclairant les 2 km de galeries sont tombées en panne, pointant une installation électrique vétuste. Fin novembre, c'est le système de ventilation, installé depuis 1995 et nécessaire pour ce lieu souterrain qui contient les ossements de 6 millions de Parisiens, qui lâche. La Ville ordonne alors des analyses de la qualité de l'air et pour les visiteurs et pour les gardiens. En septembre, ce sont des chutes de crânes qui provoquent la fermeture du site. L'ossuaire est-il victime de son succès? Mal entretenu? Quels sont les problèmes qui parasitent ce « site qui nous est cher », selon les mots de la direction, qui regroupe en même temps l'ossuaire, la crypte et le musée Carnavalet? Pour Xavier Ramette, spécialiste du sujet et coauteur de l'« Atlas du souterrain », « la climatisation des catacombes n'est pas adaptée. C'est une climatisation pour un musée mais pas pour un endroit souterrain qui contient 99% d'humidité ».

Faut-il réduire l'accès des touristes?

Ces fermetures à répétition posent la question de la fragilité de ce site exceptionnel. Si les catacombes n'envisagent pas une fermeture préventive comme celle de la grotte de Lascaux, en revanche, Dominique Quenehen de la Carnavalet estime qu'il y a « un vrai problème de conservation du site ». Et de citer ces « endroits où les crânes sont prêts à s'effondrer ». Pour Xavier Ramette, « le problème, c'est que, aux catacombes, il n'y a pas de vrai conservateur ». La syndicaliste renchérit. « Ce site très rentable pour la Ville (NLDR : l'un des seuls sites payants, 8 € l'entrée, ) n'est géré que par un seul chef d'établissement (avec Carnavalet et la crypte), qui est?un peu dépassé. »

Y a-t-il un problème budgétaire?

Reste que le musée Carnavalet, l'un des trois sites, pourrait, lui, s'y retrouver. Pendant les fermetures de l'ossuaire, une partie du personnel s'y retrouve dispatchée — « Evidemment, ça permet d'ouvrir des salles supplémentaires au musée, alors que nous sommes en manque de personnel, reconnaît la syndicaliste. Mais ce n'est pas une solution et la Ville perd de l'argent. »
A l'ossuaire on martèle qu'« il n'y a pas de problème budgétaire ». « C'est plutôt une mauvaise gestion, tacle Xavier Ramette. Je ne crois pas que l'Hôtel de Ville suive très bien le dossier… »


Le Parisien

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