Libre après sept ans de prison, Florence Cassez est arrivée à Paris ce jeudi vers 13h40, au lendemain de sa libération décidée par la Cour suprême mexicaine. Depuis la passerelle de l'avion, elle a adressé un salut de la main à des membres de son comité de soutien.
Tout sourire, elle a ensuite embarqué à bord d'un minibus devant la conduire jusqu'au pavillon de réception de l'aéroport en prévision d'un conférence de presse pour laquelle ont afflué des dizaines de journalistes. Sur Twitter, Christophe Michel, secrétaire général adjoint de l'association pour le droit de mourir dans la dignité et membre du comité de soutien, a publié l'une des premières photos de la jeune femme depuis son arrivée en France.
Capture d'écran de la photo publiée par Christophe Michel
La présidence de la République française a de son côté fait savoir que Florence Cassez et sa famille seront reçues ce vendredi à l'Elysée.
La Française de 38 ans a été libérée en raison de la violation de ses droits fondamentaux dans la procédure qui l'avait condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements. Elle a quitté mercredi soir la prison pour femmes de Tepepan, au sud de Mexico, escortée par la police. Portant un gilet pare-balles, sa volumineuse chevelure rousse lâchée au bas du dos, elle était notamment accompagnée par son père, Bernard Cassez.
(Images Fleur-Anne Ruchmann pour France Télévisions)
Le président François Hollande a immédiatement «salué» la libération de la jeune femme emprisonnée depuis 2005, en évoquant la fin d'une «période particulièrement douloureuse». Il a remercié «tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent». Selon un proche du chef de l'Etat, il est prêt à recevoir Florence Cassez «si elle le souhaite», aucune date n'ayant encore été fixée.
L'ancien président Nicolas Sarkozy, «très ému et très heureux» de sa libération, la verra également «très, très vite, de façon privée, mais pas à l'aéroport», a affirmé l'entourage de l'ex-chef de l'Etat. Selon Charlotte Cassez (photo AFP), la mère de Florence Cassez, la jeune femme «avait demandé à Nicolas Sarkozy d'être présent à son arrivée à Paris».
A lire aussi Le portrait de Florence Cassez par notre correspondante à Mexico
A l'aéroport, outre une foule de journalistes, l'ex-détenue était attendue par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius et le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, ex-élu du nord de la France où réside la famille Cassez. Refusant d'alimenter un début de polémique comparant les «méthodes» de François Hollande et Nicolas Sarkozy, Charlotte Cassez, la mère de Florence, a salué l'action de chacun d'eux.
L'ancien ministre Claude Guéant (UMP) a qualifié de «basse politique politicienne» ces comparaisons, qu'il a attribuées à «certains à l'Elysée, disant que c'est le triomphe d'une méthode par rapport à une autre». Le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, a vanté «la méthode» en «discrétion» de François Hollande. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, est resté en retrait, saluant le «combat» mené par Nicolas Sarkozy, «et puis bien sûr ensuite par François Hollande».
Pour Charlotte Cassez, les choses sont «moins compliquées, surtout parce que Felipe Calderon a quitté la présidence du Mexique, forcément ça détend l'atmosphère».
A lire aussi Le portrait de son avocat Franck Berton, paru mercredi dans Libé
«Elle a gagné sa liberté»
L'affaire Cassez avait provoqué en 2011 une crise diplomatique entre Paris et Mexico ayant entraîné l'annulation par le gouvernement mexicain de l'année du Mexique en France, après la décision de Nicolas Sarkozy de dédier cet événement à la Française.
«Ma fille s'est battue, elle a gagné sa liberté», a dit mercredi soir Charlotte Cassez dans une brasserie parisienne où s'était retrouvé le comité de soutien. Valérie Trierweiler, compagne du président de la République, était à ses côtés à l'annonce de la libération. Florence Cassez a reçu le soutien de nombreuses personnalités, comme les acteurs Alain Delon et Marion Cotillard.
Arrivée au Mexique à l'âge de 29 ans, Florence Cassez avait été arrêtée le 8 décembre 2005, en compagnie de son fiancé, Israel Vallarta, soupçonné de diriger un groupe accusé d'une dizaine d'enlèvements et de meurtre. Le lendemain, un montage télévisé organisé par la police avait fait d'elle, aux yeux des téléspectateurs mexicains, «Florence la diabolique».
A voir aussi le récit de sept ans de combat en images
Au terme de plusieurs audiences en première instance puis en appel, elle avait été condamnée en 2009 à 60 ans de prison. Florence Cassez, qui s'est notamment consacrée à la peinture en prison, avait confié à l'AFP se sentir comme «une souris de laboratoire dans un labyrinthe sans issue. La seule sortie possible, c'est maintenant par le haut. Une main qui viendrait me sortir de là, la main de la vérité».
Fin 2012, 2 216 Français étaient détenus à l'étranger, selon le Quai d'Orsay.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire