Municipales à Paris : le Parti de gauche presse les communistes de ... - Le Monde

L'ambiance au sein du Front de gauche parisien entre le parti de gauche et le PCF n'a rien envier avec celle qui rgne entre les deux partenaires au niveau national. A six mois des municipales, la formation de Jean-Luc Mlenchon s'impatiente et le fait savoir. Mardi 3 septembre, Danielle Simonnet, dsigne candidate du PG en juin, a fait sa rentre aux cts de M.Mlenchon et de Clmentine Autain, de la Fdration pour une alternative sociale et cologique (Fase). Une faon de mettre la pression aux communistes, qui doivent dterminer leur stratgie en octobre, pour faire "le bon choix", celui de l'autonomie vis--vis du PS. "C'est la seule solution d'avenir, a jug M^me Autain. Nos lecteurs ne comprendraient pas que l'on ne soit pas au premier tour."

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Le PG veut faire de Paris un symbole, "une vitrine". "C'est la ville o nous avons fait la Bastille et le 5 mai. C'est le cratre du Front de gauche, a lanc M.Mlenchon. a ne peut tre autre-chose qu'une lection nationale."

"Nous pouvons faire de Paris la capitale de la rsistance l'austrit", a renchri M^me Simonnet en pilonnant la candidature de la socialiste Anne Hidalgo. D'autant plus facilement que cette conseillre sortante de Paris estime qu'"il n'y a pas de danger droite". Et de dnoncer le "vide abyssal programmatique" de la campagne de M^me Hidalgo tout en critiquant la rforme des rythmes scolaires faite " la va-vite", la fermeture des urgences de l'Htel-Dieu "repousse aprs les municipales", ou encore la spculation immobilire dont M^me Hidalgo "ne dit mot".

"DEVOIR D'HONNTET"

Le PCF n'a pas non plus t pargn, lui qui ngocie avec le PG comme avec le PS. Les communistes demandent aux socialistes quinze conseillers de Paris, soit sept de plus qu'actuellement. "Je suis choqu de voir cette trange danse du ventre, a dclar M.Mlenchon. On ne peut pas accepter que la dcision soit prise en fonction du plus offrant."

Le dput europen, qui redoute "un taux d'abstention jamais vu", juge mme que "la machine prtendument unitaire [du PS] au premier tour est une machine exclure du vote". Au PCF, le coprsident du PG a oppos "un devoir d'honntet". "On ne peut pas faire une manifestation contre le ministre le samedi et aller voter pour lui le dimanche", juge-t-il.

"Nous ne sommes pas des marchands de tapis", rpond Ian Brossat, chef de file du PCF dans la capitale, qui assure que "rien n'est tranch". Une personnalit du Front de gauche indique cependant que la direction du PCF met "une grosse pression" M. Brossat, qui serait "hsitant", pour s'allier aux socialistes. "C'est une erreur de sa part : il aurait d dfendre, au sein mme de son parti, un positionnement clair", juge cette figure du Front de gauche.

"L'union n'est pas une vidence, cela pose des problmes de lisibilit dans une priode o la colre l'gard du gouvernement est trs forte, reconnat un cadre du PCF. Il faudrait des avancs programmatiques extrmement fortes de la part du PS qui nous permettent de justifier l'union."

NGOCIATIONS ENLISS ENTRE LE PCF ET LE PG PARISIEN

L'atmosphre est d'autant plus tendue entre les deux partenaires que les ngociations entre le PCF et le PG parisiens s'enlisent. "Ils rclament la tte de liste et que plus de 80% des candidats soient communistes, s'est exclam Alexis Corbire (PG), conseiller de Paris. C'est une proposition laquelle ils ne croient pas eux-mmes."

"Nous n'envisageons pas d'avoir moins d'lus que dans la prcdente mandature", justifie M. Brossat. Quant la question de la tte de liste parisienne, M^me Simonnet a prcis qu'un dsistement en faveur de ce dernier, si le PCF choisissait l'autonomie, ne serait pas automatique.

"La candidature la plus efficace Paris est celle qui n'a pas hsit pour l'autonomie", a-t-elle affirm. "La ralit, c'est que je prside le groupe au Conseil de Paris et que Danielle Simonnet travaille au sein de l'quipe que je dirige", rpond M. Brossat.