mercredi 2 janvier 2013

Centrafrique: Paris tempère son intervention militaire - Le Figaro

Comme l'a raffirm le ministre de la Dfense, Jean-Yves Le Drian, depuis Kaboul lundi, la mission des 600 militaires stationns en Centrafrique, l'aroport de Bangui, est de protger les ressortissants franais et europens et de les vacuer en cas de besoin. Officiellement, ces derniers sont 1200 - dont un tiers de binationaux - mme si certains sont dj partis. L'attaque de l'ambassade de France Bangui par des manifestants le 26dcembre a montr que la situation pouvait rapidement dgnrer et se retourner contre les Franais. C'est la raison pour laquelle, affirme Paris, des renforts ont t envoys de la base militaire de Libreville au Gabon ces jours derniers.

Pendant longtemps, les troupes franaises sont intervenues en Centrafrique pour y faire ou y dfaire les rgimes qui se sont succd depuis la dcolonisation en 1960. L'intrusion la plus spectaculaire dans les affaires centrafricaines fut l'opration Barracuda, mene par des commandos franais en 1979 pour renverser l'empereur Bokassa. Mais elle ne fut pas la seule. En 1996, les troupes franaises sont intervenues trois fois pour sauver le pouvoir en place. En 2007, les parachutistes ont saut sur le nord-est du pays pour soutenir les forces armes contre un mouvement rebelle.

Rvision des accords de dfense

Ce temps-l est termin, assure Franois Hollande. Si nous sommes prsents, ce n'est pas pour protger un rgime, c'est pour protger nos ressortissants et nos intrts et en aucune faon pour intervenir dans les affaires intrieures d'un pays. Le chef de l'tat a oppos une fin de non-recevoir aux demandes d'intervention faites par le prsident centrafricain, Franois Boziz.

La France n'est plus le gendarme de l'Afrique francophone, elle le prouve aujourd'hui Bangui. Amorce sous Nicolas Sarkozy, qui a rengoci les accords de dfense entre Paris et ses anciennes colonies, les dbarrassant de clauses secrtes qui permettaient l'arme franaise d'intervenir militairement, la fin de la Franafrique a t raffirme par le nouveau gouvernement. La France n'a pas vocation intervenir directement avec ses troupes combattantes en Afrique, avait promis l'quipe au pouvoir en mai dernier.

La discrtion n'exclut cependant pas l'influence. Avec ses 600 militaires sur le terrain, la France voudrait aussi favoriser, comme l'a dit Franois Hollande, l'ouverture d'un dialogue entre les autorits et la rbellion. Dit autrement, Paris espre que la prsence militaire franaise aura un effet stabilisateur sur la situation et freinera les ardeurs des deux parties. Un rle d'arbitre arm, en somme. Les prochains jours diront si cette nouvelle posture est ou non persuasive.

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